Déchets toxiques/ Indemnisations, Yao Pipira : ‘‘ 23 mille personnes ne seront pas prises en compte’’

  • 21/08/2013
  • Source : L'Hebdo Ivoirien

A la faveur de la commémoration de la 7e année du déversement des déchets toxiques à Abidjan par le Probo Koala, le président Yao Denis Pipira, fait le point des conséquences de ce drame écologique sur les victimes ainsi sur la procédure des indemnisations engagée. De nature jovial et disponible, c’est un Pipira Denis amer et consterné qui qualifie ‘‘d’inadmissible et de regrettable’’ que des sites ne soient pas encore dépollués, que les victimes ne bénéficient d’aucune prise en charge sanitaire et que les indemnisations dues à ces derniers trainent toujours. ‘‘C’est seulement en Afrique qu’on peut voir ce genre de catastrophes se produire sans que rien ne soit fait’’, a stigmatisé le président de la Fédération des associations des victimes des déchets toxiques. Pipira Denis faisait ainsi allusion aux 4 grands sites non encore débarrassés de leurs solps et auprès desquels, cohabitent les populations. ‘‘ Ces hommes, ces femmes et ces enfants vivent depuis 7 ans avec ces produits dont la toxicité à été maintes fois démontrée, et personne ne lève le petit doigt pour dégager ces déchets.’’ Ces sites en question sont les villages d’Akouédo et de Djibi village, les quartiers Zimbawé et la Maca. Pour le président Pipira, la présence de ces slops fait toujours courir de graves dangers sur la santé des populations, sans compter que déjà, des milliers de personnes sont bien contaminées et subissent depuis 7 ans, une situation sanitaire dégradée due au contact et à l’inhalation des déchets toxiques déversés par Trafigura, l’affréteur du Probo Koala. ‘‘L’Etat avait promis réaliser un centre hospitalier spécialisé dans le traitement des pathologies liées à ces produits, mais rien n’y fit et les pauvres victimes son livrées à leur triste sort’’, déplore le charismatique et intrépide président de la Fédération des victimes’’. Pour finir, Yao Pipira Denis a fait remarquer, à propos de indemnisations qu’environ 24 000 victimes ne seront pas prises en compte dans la procédure que leurs associations poursuivent actuellement auprès de la cour de justice d’Amsterdam. ‘‘ Ces individus sont celles qui ont contracté un arrangement à l’amiable avec Trafigura, via un cabinet d’avocats et qui ont déjà obtenu les 22 milliards Fcfa en 2010. Par contre, celles qui ont perçu les 200.000 FCfa sur les 100 milliards Fcfa que le pollueur a versé à l’Etat, peuvent s’engager dans cette dernière procédure, parce que nous pensons que ce qu’elles ont touché, ne peut pas être considéré comme une indemnisation, mais un soutien de l’Etat, tout simplement’’.
T. Evariste