CPI/Probable sortie de prison: Ce que Ouattara prépare contre Gbagbo

  • 28/10/2013
  • Source : L'Inter
C'est demain mardi 29 octobre que l'on devrait être situé sur la libération provisoire ou non de Laurent Gbagbo. Selon un communiqué rendu public par la Cour pénale internationale ( Cpi) en fin de semaine dernière, c'est ce mardi que sera rendu public le verdict arrêté par cette juridiction suite à l'audience du 9 octobre dernier.

 Il y a environ trois semaines, la Cpi avait planché sur une éventuelle libération conditionnelle de l'ex-chef de l'Etat et promis de livrer son verdict d'ici au 11 novembre. On attendait donc ce 11 novembre, quand la même Cpi annonce finalement le verdict pour ce mardi. Si l'événement est attendu fiévreusement par les partisans de Gbagbo, sa probable libération ne réjouit pas tout le monde, en particulier le régime Ouattara. C'est du moins ce que révèle Jeune Afrique dans son édition à publier cette semaine.
 
Au dire du directeur des rédactions de ce magazine, qui était sur les antennes de Rfi hier dimanche, Alassane Ouattara entend contrer le retour éventuel de Gbagbo à Abidjan après sa libération. Le chef de l'Etat, révèle le confrère, mijote un plan B visant à embêter son prédécesseur au cas où celui-ci envisagerait de revenir au bercail.
 
A cet effet, le régime Ouattara entend relancer les poursuites judiciaires engagées contre Gbagbo et qui avaient été, en quelque sorte, gelées. Ouattara prévoit ainsi de contrecarrer un éventuel retour au pays de l'ancien chef de l'Etat, au cas où celui-ci venait à bénéficier d'une liberté conditionnelle voire d'une relaxe pure et simple.
« Ça préoccupe beaucoup le pouvoir en place. On agite une menace relativement claire, qui est de dire que l'intervention de la Cpi n'a fait que suspendre les poursuites engagées en Côte d'Ivoire, qu'elles ne sont pas annulées et que (donc) Laurent Gbagbo est toujours inculpé pour crimes économiques », rapporte le confrère, qui ajoute que pour s'occuper du cas Gbagbo, quatre personnalités du régime ont été mises en mission par Ouattara.

Il s'agit du secrétaire général de la présidence, Amadou Gon Coulibaly, du ministre de la Justice, des Libertés publiques et des Droits de l'homme, Gnénéma Coulibaly, du ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko et de Me Mamadou Diané, avocat et conseiller d'Alassane Ouattara, chargé des droits de l'homme et des questions humanitaires. C'est à ces quatre hommes du système Ouattara qu'il a été demandé de préparer la contre-attaque en cas de retour au bercail du détenu de Scheveningen.
 
Le régime Ouattara a, sans doute, raison de se préoccuper de l'après-libération de Gbagbo, d'autant que celui-ci pourrait ne pas se retirer de la vie politique. A en croire le confrère, rien ne semble avoir été décidé quant à sa participation à la présidentielle de 2015, au cas où il serait remis en liberté. « Affi N'guessan dit ne pas savoir ce qu'il en est et que c'est à Laurent Gbagbo lui-même qu'il conviendrait de poser la question », révèle le confrère, qui ne croit guère à une mise à la retraite de l'ancien chef de l'Etat. « S'il peut rentrer en Côte d'Ivoire, on le voit plutôt se réinstaller dans le paysage politique », prédit Jeune Afrique.
 
 
 
Assane NIADA