Cour d’assises d’Abidjan : le procès de Simone Gbagbo et de 82 co-accusés renvoyé à lundi

  • 26/12/2014
  • Source : AIP
Abidjan - Le procès de Simone Gbagbo, présentée à la justice avec 82 autres prévenus pro-Gbagbo dont 77 hommes et six femmes, a été renvoyé à lundi, après l’ouverture solennelle ce vendredi de la première session de la Cour d’assises d’Abidjan.

Ce procès inscrit à l’ordre du jour de ces assises ouvertes à 12 H en présence de Coulibaly Mohamed, le directeur de cabinet représentant le ministre de la Justice, est présidé par le juge Tahirou Dembélé.  
 
Dans le box des accusés, figurent, en plus de Simone Gbagbo, Aboudramane Sangaré, Aké N'Gbo, Premier ministre du gouvernement Gbagbo durant la crise post-électorale, et des ministres de son gouvernement, ainsi que Jean Jacques Béchio, tous poursuivis pour des crimes et délits commis durant la crise post-électorale ayant fait plus de 3000 morts en Côte d'Ivoire, de décembre 2010 à avril 2011.
 
Il s'agit, entre autres, des accusations d'"atteinte à la sureté de l'Etat", de "trouble à l'ordre public", de "crimes et délits connexes". 
 
Pour l’avocat général, Yapo Siméon, ces assises qui ne connaissent que les affaires graves de crimes et de meurtres focalisent toutes les attentions et énergies, notamment internationales, en raison du statut des prévenus. Aussi, a-t-il souhaité que la cour composée de trois magistrats professionnels et d’un collège de neuf jurés dise le droit.
 
M.  Yapo dit ne pas douter de la capacité de l’appareil judiciaire ivoirien qui est en marche, à l’instar des autres grandes institutions du pays, pour relever le défi de la reconquête de la confiance du peuple. Car, a-t-il affirmé, "toutes les conditions sont réunies pour un procès juste, équitable et crédible."
 
La formation du collège des jurés qui a suivi l’ouverture des assises a été émaillée d’observations de la défense qui a estimé que son droit n’y a pas été respecté. " Nous exigeons le respect des textes. Je dis que le procès commence de façon inéquitable et ça m’inquiète pour la suite des événements ", a déclaré l’avocat de Mme Gbagbo, Me Dadié Rodrigue, exprimant sa crainte de voir des "décisions déjà pré-rédigées".
 
Pour Michel Gbagbo, arrivé au tribunal portant un tee-shirt à l’effigie de son père Laurent Gbagbo, "c’est déjà un bon début". "Il y avait un problème sur les jurés. Nous en étions informés effectivement. Il a pu être surmonté d’une autre manière; l’essentiel, c’est qu’on arrive jusqu’au bout de ce procès pour aboutir à une véritable réconciliation en Côte d’Ivoire", a-t-il souhaité.
 
Le gouvernement ivoirien refuse toujours de transférer l’ex-Première dame à la Cour pénale internationale (CPI), assurant que la justice ivoirienne est suffisamment outillée pour la juger.
 
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