Côte d’Ivoire: un mort dans la démolition d’un bidonville d’Abidjan

  • 21/02/2015
  • Source : AFP
Abidjan - Une personne a trouvé la mort vendredi au cours d'échauffourées entre les forces de l'ordre et des habitants d'un vaste bidonville d'Abidjan qui s'opposent à la démolition de leurs logements insalubres, a-t-on appris samedi de sources officielles.

"Il y a eu un mort", a déclaré le général Fiacre Kili, le directeur général de la Protection civile. "Ce n'est pas de la faute des policiers", a-t-il ajouté. Un cadre de l'administration ivoirienne a confirmé ce décès, vraisemblablement par asphyxie.
 
Les forces de l'ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, estimée à plusieurs centaines de personnes, a-t-il raconté.
 
Des milliers de logements insalubres ont été rasés ces derniers jours dans le quartier, considéré comme "précaire", de Gobelet, provoquant la colère et le désarroi de ses habitants. L'opération, qui se poursuivra la semaine prochaine, a lieu dans le cadre d'une campagne de lutte contre les inondations.
 
Gobelet, situé dans une cuvette entourée par des résidences huppées en plein milieu de Cocody, une commune bourgeoise d'Abidjan, a vu plusieurs de ses habitants périr dans des glissements de terrain après de fortes pluies en juin dernier.
 
"On veut que cela cesse. On ne veut plus de morts du fait de catastrophes naturelles", a affirmé un cadre du ministère de la Construction, qui a coordonné de nombreuses actions de ce genre dans Abidjan ces derniers mois.
 
Gobelet, où la population est particulièrement hostile à son éviction, est l'un des deniers sites appelés à être démolis.
 
"On ne nous a même pas laissé le temps de prendre nos bagages. Tout a été détruit et maintenant les gens dorment sur les gravats", s'est plaint Sylvain Dou, un jeune du quartier.
 
Les familles déplacées doivent recevoir 150.000 francs CFA (230 euros) d'aide au relogement. Beaucoup se plaignaient de n'avoir rien touché.
 
Des poignées d'habitants tentaient samedi de récupérer quelques maigres biens au milieu des collines entièrement recouvertes de décombres.
 
"Les enfants ne peuvent plus aller à l'école. Ils ont tout détruit au milieu de l'année scolaire. Il n'y a même plus un banc pour s'asseoir", s'est inquiétée Flore Sewé, réfugiée dans une église en construction.
 
Depuis plusieurs dizaines d'années, le personnel des riches abidjanais s'est installé à proximité des riches demeures de leurs maîtres, souvent sur des terrains inondables, où les habitations se sont multipliées. Environ 6.000 ménages avaient été recensés à Gobelet par la dernière étude du quartier.
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