Côte d'Ivoire : Remise du Rapport de recherche participative aux obstacles à la cohésion sociale

  • 18/07/2015
  • Source : APA
Le Rapport d’une étude visant à diagnostiquer les obstacles à la cohésion sociale et les dynamiques de violence impliquant les jeunes en milieu urbain a été remis, jeudi, au Ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement, Albert Toikeusse Mabri, par Mme Adèle Khudr au nom du Système des Nations Unies, mandat de l’étude réalisée par les organismes Interpeace et Indigo Côte d’Ivoire.

Cette recherche a engagé plus de 750 personnes dans des consultations dans trois communes du District d'Abidjan : Abobo et Yopougon, deux communes présentées comme les foyers de la violence dans l'espace urbain abidjanais et Treichville, perçue dans l'imagerie populaire comme un espace relativement apaisé.
 
Selon Anne Moltes, Directrice du bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest d'Interpeace, le processus de consultation a mis en son cœur l'instauration d'un climat de dialogue sécurisé et ouvert, pour assurer l'implication des parties prenantes prêtes à s'asseoir pour dialoguer de manière constructive et en confiance. 
 
Les populations consultées ont identifié, selon le rapport, quatre principaux facteurs qui structurent les difficultés de cohabitation entre communautés et servent de ressort à la violence des jeunes à Abobo, Yopougon et Treichville. 
 
Il s'agit ‘'des limites de l'économie politique de la diversité sociale urbaine, du délitement du système scolaire, de la recomposition des structures de la famille et l'apparition de nouveaux modèles de réussite sociale et des luttes pour le contrôle des espaces économiques que sont les gares routières'', a précisé Mme Moltes..
 
Dr Sévérin Kouamé, Coordonnateur général d'Indigo Côte d'Ivoire, a, pour sa part, souligné que les différents facteurs mis en évidence appellent à ‘'une distinction entre les problèmes de fond de société nécessitant une réponse nationale et inclusive et les actions de prévention ou mitigation immédiates'' qui doivent trouver les moyens de leurs ambitions.
 
Le rapport de 113 pages a fait plusieurs recommandations et leurs conditions de faisabilité qui, de l'avis des populations consultées, méritent une attention ‘'particulière si l'on souhaite assurer une appropriation des solutions par toutes les parties prenantes et dépasser les obstacles à la cohésion sociale et les dynamiques de violence identifiées''.
 
Pour Mme Adèle Khudr, représentante de l'Unicef, co-financier de l'étude avec le Pnud, ‘'le Système des Nations Unies sera toujours aux côtés de la Côte d'Ivoire pour la consolidation de la paix dans ce pays''.
 
Saluant les initiateurs de l'étude, le Ministre d'Etat, ministre du Plan et du Développement, Albert Toikeusse Mabri a exprimé la gratitude du gouvernement ivoirien au Système des Nations Unies, ‘'partenaire privilégié'' pour sa ‘'constance'' en faveur des actions pour la paix.
 
‘'Après une première étude similaire dans l'ouest ivoirien, le présent rapport nous rappelle l'obligation de vie en communauté dans le respect de nos différences, religieuses, culturelles, politiques…'' a indiqué M. Mabri invitant les auteurs à ‘'explorer d'autres facteurs aux obstacles à la cohésion sociale''.
 
Interpeace est une organisation internationale indépendante au service de la consolidation de la paix, reconnue pour son approche qui vise à aider les sociétés à renforcer leurs capacités à gérer les conflits de manière non violente et non coercitive, en soutenant des acteurs nationaux dans leurs efforts de développement de la cohésion sociale et politique. 
 
Actuellement présidée par l'ancien Président du Ghana, John Kufuor, Interpeace a été créée en 1994 par les Nations Unies, en vue de développer des voies innovantes de résolution de conflits, et reste encore aujourd'hui un partenaire stratégique de l'Organisation des Nations Unies. 
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