Côte d’Ivoire : réactions mitigées de dirigeants politiques sur l’éventualité d’un 3e mandat de Ouattara

  • 07/06/2018
  • Source : Jeune Afrique
La classe des dirigeants politiques ivoiriens est divisée suite à l’annonce faite dans Jeune Afrique par le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara, qui a laissé entendre que la Constitution qu’il a fait adopter en 2016 lui en donnait le droit.

Le président Alassane Ouattara a-t-il le droit d’être éligible à la présidentielle de 2020, de manière constitutionnelle ? Les dirigeants politiques ivoiriens sont divisés. Tour d’horizon des déclarations.

Daniel Kablan Duncan (PDCI)

Plus haute autorité à s’être publiquement exprimée sur la polémique, Daniel Kablan Duncan, vice-président de la République et vice-président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI d’Henri Konan Bédié) relativise la déclaration du chef de l’État. Pour lui, ces propos seraient « une réplique » de ceux qui, y compris au sein de son propre parti, entretiendraient une « atmosphère incroyable ». « Écoutez bien la formulation de sa phrase, c’est une possibilité, il n’a pas dit qu’il va l’être. Il se prononcera le temps venu », a-t-il ainsi déclaré à Bongouanou le 3 juin.

En effet, dans l’entretien paru dans l’édition n°2995 de Jeune Afrique(actuellement en kiosques ou disponible en édition digitale), le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara a déclaré que « la nouvelle Constitution [votée en 2016, un an après sa réélection, ndlr] m’autorise à faire deux mandats à partir de 2020. Je ne prendrai ma décision définitive qu’à ce moment-là, en fonction de la situation de la Côte d’Ivoire. La stabilité et la paix passent avant tout, y compris avant mes principes ».

Maurice Kakou Guikahué (PDCI)

Pour Maurice Kakou Guikahué, secrétaire exécutif en chef du PDCI et bras droit de Bédié, Ouattara a une interprétation erronée de la Constitution. S’appuyant sur des explications antérieures des rédacteurs de ladite Constitution, en l’occurrence le constitutionnaliste Ouraga Obou et Cissé Bacongo, conseiller juridique du président, Guikahué estime dans un communiqué que « Ouattara ne sera pas candidat pour un troisième mandat. C’est écrit dans la Constitution qu’au plus tard, le 5 décembre 2020, le président sortant devra se soumettre à une passation des charges avec le nouveau président »...