Côte d’Ivoire : pourquoi Bédié a décidé de convoquer un congrès extraordinaire du PDCI

  • 09/10/2018
  • Source : Jeune Afrique
Trois raisons ont poussé Henri Konan Bédié à convoquer prochainement un congrès extraordinaire de son parti, le PDCI. Une décision qui intervient dans un contexte politico-judiciaire sans précédent pour le « vieux parti ».

La date de l’annonce était loin d’être fortuite. Le 6 octobre 2018, Henri Konan Bédié, à la tête du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) depuis 1994, annonçait la convocation prochaine d’un congrès extraordinaire de son parti. Ce même 6 octobre, son mandat de cinq ans renouvelable prenait officiellement et légalement fin. Jusque-là, l’ex-chef de l’État s’était refusé à obtempérer aux demandes de convocation de congrès formulées par certains responsables du PDCI.

En réalité, au moins trois raisons ont dû motiver Bédié à convoquer de toute urgence ce congrès extraordinaire, dont la date devrait être fixée à l’issue du bureau politique – également convoqué d’urgence -, le lundi 8 octobre, dans son fief natal de Daoukro.

La rupture avec le RHDP

La première raison est relative à l’opportunité. En juin 2018, à l’issue d’un bureau politique, le PDCI avait décidé de reporter son 13ème congrès « après l’élection présidentielle de 2020 », alors que celui-ci devait être organisé au plus tard le 6 octobre, date marquant la fin du mandat de Bédié.

Même s’ils ne l’ont pas reconnu, les responsables du PDCI craignaient qu’à cette date leurs militants ne soient pas suffisamment prêts à accepter le divorce avec le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, parti unifié), une coalition à laquelle ils appartiennent depuis treize ans. Un congrès aurait sans doute consacré la victoire des partisans du parti unifié du RHDP, au détriment des partisans de la rupture voulue par Bédié.

Raison judiciaire

La deuxième raison – sans doute la plus importante -, est d’ordre judiciaire. Temporairement exclu du parti le 4 octobre pour « indiscipline », Jérôme N’Guessan, membre du bureau politique du PDCI et favorable au parti unifié, a en effet intenté procès sur procès contre son parti. En vue, notamment, de contester diverses résolutions, principalement celle qui reporte la tenue d’un congrès ordinaire...