Côte d’Ivoire / Politique nationale : Les choses se gâtent entre le gouvernement et le Fpi

  • 30/12/2013
  • Source : Soir Info
C’est loin d’être un euphémisme. Il y a de l’eau dans le gaz. Les choses, pour ainsi dire, se gâtent en ce moment entre le principal parti d’opposition de Côte d’Ivoire, le Front populaire ivoirien ( Fpi) et le pouvoir d’Abidjan.

La relative détente que l’on avait observée, ces derniers temps, marquée notamment, par les discussions avec le gouvernement,  dans le cadre du dialogue entre la direction du Fpi et le ministre d'Etat ivoirien, ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko rencontres au cours desquelles la question d'un retour sécurisé des exilés et réfugiés politiques était au centre, a fait place aujourd’hui, à de nouvelles hostilités. On peut aisément le deviner. 
 
Le refus du pouvoir, avec une pointe de mépris, d’organiser des «  les Etats généraux de la République », réclamée par le Front populaire ivoirien est à la base de la brouille. « Les états généraux de la république, c’est une perte de temps » avait estimé le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, alors qu’il était en déplacement en France. « Le Rdr ne s’inscrira jamais dans un tel projet. Il faut que le Fpi se remette en cause et demande pardon aux Ivoiriens. Au lieu de cela, Affi N’Guessan se promène pour tenir des propos séditieux. Son arrogance est inacceptable.

Le Rdr va s’opposer par tous les moyens à cette idée », avait, pour sa part, asséné Amadou Soumahoro, secrétaire général par intérim du parti présidentiel, au siège du Rdr en recevant le bureau exécutif national des femmes de son parti le jeudi 26 décembre 2013. Véritable « claque » que les « frontistes » veulent faire payer au gouvernement. En point de mire, le projet gouvernemental du recensement général de la population et de l’habitat. Le parti de Laurent Gbagbo qui s’est fait entretenir sur la question le 21 décembre 2013 par le directeur général de l’Institut national de la statistique, sur instruction du ministre Albert Mabri, en charge du Plan et de développement, soutient que ce projet est   « inopportun et illégitime ».

 Dans un document rendu public le 27 décembre 2013 sous la  signature de Laurent Akoun, secrétaire général et porte-parole, «  le Fpi marque son opposition à ce projet dont les conditions de réussite sont loin d’être garanties. Le Fpi considère cette opération de dénombrement comme une occasion de gaspillage ou de détournement de deniers publics devant permettre au Rdr de rétribuer allègrement ses partisans pour autant que ces derniers seront les seuls à être recrutés… Par voie de conséquence, le Fpi  demande, au gouvernement « de différer la réalisation du Rghp ». 

Le parti de Gbagbo invite, à cet effet, les organisations internationales, la commission de statistique de l’Onu, l’Union européenne et les Etats-Unis, la France « de ne pas accorder leur soutien aussi longtemps que la Côte d’Ivoire n’aura pas retrouvé la normalité républicaine et démocratique, condition sine que non de tout processus de recensement ».