Côte d’Ivoire. Ouattara, l’armée et la Cocotte-Minute ivoirienne

  • 18/07/2017
  • Source : Courrier International
Abidjan un jour, Abidjan toujours. C’est la philosophie de la belle capitale ivoirienne qui s’apprête à offrir cette hospitalité dont elle a le secret à plus de 4 000 participants, à l’occasion des 8es Jeux de la Francophonie qu’elle accueille du 21 au 30 juillet.

Tout est fin prêt, et en attendant de démarrer cette rencontre d’échanges sportifs et culturels par le canal de la langue de Molière, Alassane Ouattara s’offre un saut de puce chez son voisin du Burkina Faso, ce lundi 17 juillet. À Ouagadougou, le chef de l’État ivoirien, en compagnie de son hôte burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, et de leurs gouvernements respectifs travailleront sur les grands chantiers communs à leurs deux pays, unis par l’histoire, la géographie et la politique.

Mais le chef de l’État ivoirien, pris dans la tourmente des mutineries qui n’en finissent pas et la guerre de positionnement pour la présidentielle de 2020 qui fait rage dans son pays, aura-t-il véritablement le cœur à l’ouvrage ? Rien n’est moins sûr.

Entre tension sécuritaire et pression politique, le mélange explosif qui se met en place en Côte d’Ivoire n’a rien de rassurant pour Alassane Ouattara. Depuis qu’il a annoncé qu’il ne briguera pas un troisième mandat [une promesse faite avant sa réélection en 2015 et réaffimée en janvier dernier], celui qui a remis l’économie de son pays à flot et réalisé de grands chantiers infrastructurels qui font la fierté d’une Côte d’Ivoire dévastée par une guerre civile et une violente et sanglante crise électorale [2010-2011] ne connaît plus la paix.

“ADO le problème”

La température a davantage grimpé avec les modifications constitutionnelles opérées sous la houlette de celui qui est passé de “ADO la solution”, slogan de sa campagne électorale, à “ADO le problème” [en référence aux initiales d’Alassane Dramane Ouattara]. Le train de la réconciliation nationale n’a jamais quitté la gare. Pis, les réformes institutionnelles [adoptées par référendum le 30 octobre 2016] – qui ont créé un poste de vice-président et par ricochet dépouillé le président de l’Assemblée nationale [Guillaume Soro] de l’attribut de dauphin constitutionnel – sont passées par là. Tout comme les dernières fatwas contre les proches de Guillaume Soro, ou du PDCI [parti allié au Rassemblement des républicains, RDR, au pouvoir], limogés à tour de bras…