Côte d’Ivoire-Nigeria : Guerre ouverte entre Ouattara et Goodluck Jonathan

  • 17/10/2013
  • Source : Soir Info
Il n’y a pas encore le feu entre le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara et son homologue et ami, Goodluck Jonathan. Mais, depuis quelque temps, les relations entre les deux hommes se seraient un peu refroidies. Au centre, une guerre, à fleuret moucheté de leadership entre Abidjan et Abuja

La « Lettre du Continent » dans sa publication N° 667 du 02 octobre 2013, qui rapporte les faits, indique que Alassane’ Ouattara et Goodluck Jonathan se disputent « le futur centre régional de détection précoce du terrorisme de la Cedeao ».

De fait, depuis plusieurs mois, apprend « L.C », le gouvernement ivoirien mène d’intenses actions de lobbying en vue d’accueillir des institutions régionales antiterroristes afin de faire d’Abidjan en plate-forme de lutte contre ce phénomène.

En plus de cette direction régionale d’Interpol chargée de couvrir l’Afrique de l’Ouest présente sur son sol, la « Côte d’Ivoire continue d’œuvrer auprès de Washington pour que les Etats-Unis installent à Abidjan le bureau chargé de l’Afrique de l’Ouest au sein de l’Aficom (Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique). Mais, selon « L.C », les autorités ivoiriennes insistent surtout pour « réceptionner le futur centre régional de détection précoce du terrorisme de la Cedeao ». Ce chantier en gestation entre dans le cadre de la reforme des systèmes de sécurité dans les quinze pays de cette organisation.

Première du genre sur le continent africain, ce centre serait en partie financé par Washington et Paris. Il facilitera, selon L.C, une surveillance à grande échelle de la sous-région tout en mettant des actions de prévention, notamment, contre les mouvements Aqmi et Boko Haram, révèle la Lettre du Continent. La grande relation d’amitié qui lie Alassane Ouattara et Goodluck Jonathan n’a pas pris un véritable coup de froid, les deux hommes ne sont pas sur une corde raide, mais chacun cherche à faire passer l’intérêt de son pays avant les relations personnelles. « La Côte d’Ivoire se trouve en concurrence sur ce projet avec le Nigeria.

Pour espérer l’emporter, Alassane Ouattara pourrait s’engager auprès de son homologue Goodluck Jonathan à soutenir la candidature du géant anglophone au poste de membre non permanent du Conseil dé sécurité des Nations-Unies » croit savoir « L.C ». Qui ajoute que le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur, Hamed Bakayoko, est à al manœuvre pour presser la France de soutenir et concrétiser rapidement ce projet.

A Paris, note « L.C », Alain Bauer, président du Conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégiques ( Csfrs), planche sur le dossier. Attendu en Côte d’Ivoire courant octobre 2013, le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, défend également la position ivoirienne. Emile Pérez, le responsable des questions internationales place Beauvau, a d’ailleurs séjourné à Abidjan, fin septembre, pour évoquer cette question. Par ailleurs, au sujet de la question de l’arrivée de Manuel Valls à Abidjan, le ministre français honore une invitation de son collègue Hamed Bakayoko, qu’il avait reçu, en juin, à Paris. Lors de son séjour, Manuel Valls sera notamment reçu en audience par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara.



Armand B. DEPEYLA