Côte d’Ivoire: les frères-ennemis se parlent enfin

Le premier tête-à-tête entre des dirigeants du principal parti d’opposition, le Front populaire ivoirien (FPI) et ceux du parti au pouvoir le Rassemblement des républicains (RDR) se voulait une «rencontre historique», lundi 9 décembre dernier à Abidjan.

Mais au-delà du symbole, on ne peut que se réjouir de voir que ces deux camps que le fossé de la crise postélectorale de 2011 a davantage éloignés, se décident enfin à se parler. Pour une Côte d’Ivoire qui compte guérir de ses blessures politico-sociales de cette dernière décennie, il s’agit là d’une décision courageuse qui mérite d’être saluée.

Mieux, l’initiative de cette rencontre étant venue de la direction du parti de l’ancien président Laurent Gbagbo, on pourrait bien y voir un pas qualitatif vers le nécessaire dialogue au lieu de l’affrontement permanent auquel l’on a été habitué jusqu’ici. Car, pour arriver à l’organisation des «Etats généraux de la République» comme l’exige le FPI, il faut d’abord être dans la République et s’engager ainsi à préserver ses fondements essentiels. Que les frères ennemis d’hier se disposent aujourd’hui à renouer les fils du dialogue, on ne peut que les encourager à y aller.

Avec la plus grande sincérité possible, mais aussi de tolérance et d’écoute. C’est à ce prix que l’on peut espérer briser d’abord la glace de méfiance qui s’est installée entre le FPI et le RDR, puis reconstruire un nouveau vivre-ensemble qui permette à l’activité politique de sortir du cercle vicieux de la violence.