Côte d'Ivoire : Le gouvernement veut des réparations pour les victimes de guerre

  • 14/12/2013
  • Source : Xinhua
ABIDJAN (Xinhua) - Des concertations ont été engagées à l'initiative du gouvernement ivoirien pour plancher sur la question de l'indemnisation des victimes de guerre, a appris Xinhua vendredi de source proche du ministère en charge de la solidarité.

 Selon le représentant du ministère de la Solidarité Mamadou Coulibaly, la paix et la réconciliation passent par la mise en oeuvre des actions visant à réhabiliter les victimes.  "Aucune réconciliation véritable ne saurait se réaliser sans une réponse efficace à la question des victimes de guerre", a noté M. Coulibaly.  Pour lui, les concertations visent à définir un cadre de réparation pour les victimes des crises en Côte d'Ivoire.

 "Le gouvernement réfléchit aux différentes formes que pourraient prendre les réparations auxquelles elles s'attendent", a-t-il noté.  De l'avis de plusieurs experts dont notamment le chef de mission Programme Côte d'Ivoire du Centre international de justice transitionnelle Mohamed Suma, "la réparation est un pilier essentiel dans un processus de justice transitionnelle, car la satisfaction des besoins des victimes est au coeur de la réconciliation et d'une paix durable".  Lors d'une rencontre tenue début septembre, la ministre ivoirienne de la Solidarité Anne Désirée Ouloto avait indiqué que les victimes de la crise post-électorale ivoirienne seraient prochainement identifiées en vue de leur prise en charge.

 "Les défis qui s'imposent à nous aujourd'hui sont ceux de l'identification des victimes avant d'envisager l'approche de la prise en charge. Il nous faut connaître rapidement qui est victime et qui ne l'est pas, dans l'intérêt de la cohésion sociale, de la réconciliation et de la paix", avait  énoncé Mme Ouloto, appelant à définir de manière précise le statut de victimes de guerre, leur catégorisation et les organisations concernées, afin d'arriver au plus vite aux réparations.  Pour les autorités du pays, le recensement sera une opportunité de connaître de manière exhaustive le nombre de victimes de guerre afin de permettre au gouvernement d'apporter des solutions "sans complaisance".  

A plusieurs occasions, les associations des victimes de la crise post-électorale ont plaidé pour une accélération du processus d'identification, notant que de nombreuses victimes vivent dans des conditions difficiles.  Pour ces associations, cette concertation officielle des autorités, des experts et des acteurs de la société civile constitue une lueur d'espoir pour les victimes de guerre.  De nombreuses personnes ont subi des préjudices moraux et matériels suite à la crise post-électorale aiguë qui a secoué le pays cinq mois durant, faisant au moins 3.000 morts et un million de déplacés selon les autorités ivoiriennes.