Côte d’Ivoire: le chef du parti pro-Gbagbo assigne ses camarades en justice pour invalider la candidature de l’ex-président

  • 06/12/2014
  • Source : AFP
Abidjan - Le président du Front populaire ivoirien (FPI, pro-Gbagbo) a assigné des militants de son parti en justice pour annuler la candidature de l'ex-président Laurent Gbagbo, emprisonné à La Haye, à la tête du parti, a indiqué vendredi un cadre du FPI.

"Un huissier s'est rendu au siège du FPI vendredi après-midi pour nous apporter une assignation en justice émanant du président 'Affi' (Pascal Affi N'Guessan) contre les membres du comité de contrôle" du parti, a déploré Alphone Douati, un vice-président du FPI, lors d'un entretien avec l'AFP.
 
Ce comité avait validé fin novembre les candidature de MM. Gbagbo et N'Guessan, malgré des réclamations de ce dernier dans une lettre déjà apportée par huissier aux instances du parti.
 
"Il saisit la justice nationale pour invalider la décision du comité. Je n'apprécie pas", a observé M. Douati, remarquant qu'une telle action judiciaire soulignait les "divisions assez profondes" traversant le FPI.
 
La convocation, qui vaut pour le 18 décembre, interviendrait toutefois après un Congrès du FPI, prévu du 12 au 14 décembre, au terme duquel le nouveau président du parti sera désigné.
 
Ni M. N'Guessan ni ses proches n'ont pu être joints par l'AFP.
 
Deux camps s'affrontent au sein du FPI. Le premier fait de la libération de l'ancien président ivoirien "le coeur de la stratégie de lutte du parti".
 
Le second aspire à s'investir dans le jeu politique et à participer à la présidentielle de 2015 derrière Pascal Affi N'Guessan, qui dirige le FPI depuis 2011.
 
Selon Alphone Douati, 80% des votants soutiendront Laurent Gbagbo au prochain congrès, bien qu'il soit emprisonné depuis bientôt trois ans par la Cour pénale internationale, qui le jugera en juillet 2015 pour "crimes contre l'humanité".
 
"Nous avons une jurisprudence en la matière. 'Affi' était en prison pendant plus de 2 ans (2011-2013) et le parti a continué à fonctionner sous son autorité", a-t-il affirmé.
 
L'enjeu électoral est primordial pour la Côte d'Ivoire, qui se doit de réussir ce scrutin pour rêver d'un avenir calme, après une décennie de crisepolitico-militaire et plus de 3.000 morts durant les violences postélectorales de 2010-2011.
 
Trois candidats sont pour l'instant déclarés : le président Alassane Ouattara, un député de la majorité, Bertin Kouadio Konan, et l'ancien président de l'Assemblée nationale Mamadou Koulibaly (opposition).
 
Pour les partenaires de la Côte d'Ivoire, la participation du FPI au processus, ainsi qu'à l'élection, est essentielle à la réussite du scrutin.
 
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