Côte d’Ivoire: l’opposition pro-Gbagbo dénonce un "grand retard" pour les élections en 2015

  • 23/01/2014
  • Source : AFP
ABIDJAN - L’organisation de l’élection présidentielle de 2015 en Côte d’Ivoire accuse un "grand retard", un scrutin "apaisé et crédible" n’étant pas encore garanti, a estimé mercredi Pascal Affi N’Guessan, le chef du parti de l’ex-président Laurent Gbagbo.

Le gouvernement "accuse un grand retard dans la préparation de l’échéance de 2015", a affirmé Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), lors d’une rencontre organisée par le quotidien ivoirien Le Nouveau Réveil, proche du pouvoir.
 
L’"immense travail à abattre pour garantir des élections apaisées et crédibles en 2015" n’a pas été effectué, a regretté M. N’Guessan, citant en exemple la restructuration de la Commission électorale indépendante, contrôlée selon lui par les membres du pouvoir.
 
Le gouvernement doit donner "des signaux" pour ne pas "conduire (la Côte d’Ivoire) à des élections bâclées, avec tous les risques que cela comporte", a-t-il estimé.
 
La réussite de la prochaine élection présidentielle est impérative pour tous les acteurs impliqués en Côte d’Ivoire, afin d’apaiser définitivement un pays ayant connu une décennie de crise politico-militaire, ponctuée par des violences postélectorales en 2010-2011, qui ont fait plus de 3.000 morts.
 
La participation du Front populaire ivoirien est nécessaire pour que ce scrutin soit réussi, quel que soit son score, afin que tout l’échiquier politique soit représenté. Le FPI n’a pour l’instant pas fait connaître sa position à ce sujet.
 
L’actuel président Alassane Ouattara, dont le prédécesseur et adversaire Laurent Gbagbo avait refusé la victoire en 2010, ce qui avait embrasé le pays, a déjà confirmé sa participation au scrutin d’octobre 2015.
 
M. Affi N’Guessan s’est par ailleurs dit "inquiet" de la présence excessive des dozos, ces chasseurs traditionnels alliés du régime, accusés par l’ONU de nombreuses exactions, qui selon lui pourraient "affecter la sécurité du scrutin".
 
"Si les dozos ne sont pas démantelés et désarmés, il sera difficile de garantir des élections apaisées", a-t-il souligné.
 
Le président Ouattara avait demandé, le 6 janvier, aux dozos de cesser leurs activités paramilitaires, les appelant "à se consacrer à leurs activités originelles en évitant de vouloir accompagner les forces régulières".
 
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