Côte d'Ivoire : l'opposition dénonce un passage en force du pouvoir concernant la question électorale

  • 16/10/2014
  • Source : Xinhua
La porte-parole de l'Alliance des forces démocratique de Côte d'Ivoire (coalition de l'opposition), Danièle Boni Claverie, a dénoncé mercredi à Abidjan un "passage en force" du gouvernement concernant la question liée à la commission électorale.

"Nous avons sollicité le gouvernement de pouvoir nous asseoir autour d'une table pour discuter mais cela semble ne pas avoir été retenu et nous le regrettons", a déclaré Mme Boni Claverie qui se confiait à la presse à l'issue d'une rencontre.
 
Pour celle-ci, le récent projet de loi portant élargissement du bureau de la Commission électorale indépendante (CEI) marque une nouvelle volonté du gouvernement de passer en force.
 
"Pour nous, la question fondamentale c'est d'affirmer l'indépendance de l'institution en charge d'organiser les élections", a précisé la porte-parole de l'opposition.
 
L'opposition proche de l'ex-président Laurent Gbagbo avait décidé de suspendre la participation de ses représentants aux travaux de la CEI après la reconduction le 5 septembre dernier de Youssouf Bakayoko à la tête de l'institution en charge des élections en Côte d'Ivoire.
 
Début octobre, celle-ci s'est toutefois dite prête à reprendre le dialogue avec le pouvoir pour trouver un terrain d'entente.
Après l'opposition, le pouvoir a aussi manifesté sa volonté de "mettre de l'eau dans son vin" en adoptant lors d'un conseil des ministres extraordinaire un projet de loi modifiant la composition du bureau de la CEI qui passe de six à neuf membres.
 
Selon le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné, la décision de modification prise "au regard du contexte politique actuel" visait à "ramener l'opposition à la table de discussion".
 
"Le chef de l'Etat a décidé de faire un effort supplémentaire pour intégrer l'opposition à cette CEI dans un souci de consolidation de la paix et de renforcement de la démocratie", avait noté M. Koné, relevant que le gouvernement n'a jamais fermé la porte du dialogue.
 
"Nous avons toujours tendu la main à nos frères de l'opposition et nous continuons de leur tendre la main. C'est ensemble que nous, citoyens de ce pays, allons œuvrer à sa reconstruction et à la réconciliation", avait souligné le porte-parole du gouvernement.
 
Pour plusieurs observateurs, le gouvernement et l'opposition doivent agir dans le sens de la pacification des prochaines élections afin de fermer totalement la parenthèse douloureuse de la crise de 2010 et 2011.