Côte d’Ivoire : deuxième édition de la Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique

  • 27/03/2017
  • Source : Xinhua
La deuxième édition de la Conférence internationale sur l'émergence de l'Afrique (CIEA) s'ouvrira mardi pour trois jours à Abidjan, sous le thème "La mise en œuvre des plans d'émergence en Afrique", les participants débattront des conditions de développement des pays africains.

Environ 400 experts et représentants étatiques et non étatiques, dont des organisations civiles, des institutions de recherche en provenance de 58 pays d'Afrique, d'Asie, d'Europe et d'Amérique, vont participer aux travaux en présence de chefs d'Etat et de gouvernement, notamment les présidents d'Ethiopie, du Kenya, du Sénégal, de Guinée équatoriale, du Rwanda et de Côte d'Ivoire.

"Tous les pays africains engagés dans le processus d'émergence sont dotés de plans structurés, par contre, c'est dans la mise en œuvre que des difficultés sont constatées. C'est pourquoi la mise en œuvre des plans d'émergence des pays africains sera au cœur des débats", explique la ministre ivoirienne du Plan et du Développement, Kaba Nialé.

PLATEFORME D'ECHANGES ET DE PARTAGE D'EXPERIENCES

Conçue comme une plateforme d'échanges pour stimuler le débat sur les conditions de l'émergence des pays africains à la lumière des dynamiques de transformation structurelle dans les pays émergents, la conférence est organisée par le gouvernement ivoirien et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en partenariat avec la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD).

Outre le thème principal, les participants vont également plancher sur la gouvernance des institutions publiques et la transformation structurelle, inclusive et durable de l'économie. La conférence prévoit un panel de haut niveau avec les chefs d'Etat et de gouvernement, des ateliers et des activités en marge de l'événement.

La CIEA vise à entamer un processus d'apprentissage par les pairs en analysant les situations de pays africains engagés dans des plans d'émergence et à développer un réseau d'échanges et de travail entre les structures chargées de la coordination et du suivi de la mise en œuvre de ces plans. En plus des principaux thèmes, 13 études de cas basées sur les expériences de pays africains feront l'objet de débats lors des panels.

"Certains pays sont déjà sur cette voie et méritent que d'autres prennent exemple sur eux, d'où l'importance de la conférence qui fait du partage des expériences son leitmotiv", affirme Mme Nialé, pour dissiper les doutes sur la capacité des pays africains à atteindre l'émergence.

L'IMPORTANCE DE LA COOPERATION SINO-AFRICAINE

L'Afrique est un "continent d'avenir", un "continent plein de promesses" qui occupe en 2015 la deuxième place en termes de croissance du PIB, derrière l'Asie de l'Est, avec une croissance économique de 3,7% en 2016 qui devrait atteindre 4,5% en 2017, croit savoir l'ambassadeur de Chine en Côte d'Ivoire, Tang Weibin, dont le pays est invité à la conférence.

M. Tang relève l'urbanisation rapide accompagnée par une croissance démographique sans précédent en Afrique. Selon lui, ceci devrait contribuer à augmenter la productivité agricole, accélérer le processus d'industrialisation, développer le secteur tertiaire et attirer des investissements étrangers, soutenant l'élan du développement économique africain.

"Tout ceci correspond parfaitement au plan de développement de la coopération sino-africaine", affirme-t-il non sans souligner que cette coopération sait "mieux accompagner le processus d'industrialisation et de modernisation agricole de l'Afrique et renforcer les capacités de développement autonome africain".

"La coopération entre la Chine et l'Afrique est désormais passée d'un modèle basé sur l'import-export des ressources et le commerce à celui tourné davantage vers l'investissement et la coopération en matière de capacités de production", explique M. Tang.

Le représentant chinois rappelle que lors du Forum sur la coopération Chine-Afrique en décembre 2015 à Johannesburg, le président chinois Xi Jinping a annoncé un soutien de 60 milliards de dollars pour la mise en œuvre des "dix programmes de la coopération sino-africaine".

L'ambassadeur de Chine en Côte d'Ivoire indique également que "l'approfondissement continu de la coopération sino-africaine contribue à faire de l'Afrique l'une des régions profitant des taux de croissance les plus élevés du monde".

En 2015, la première Conférence internationale sur l'émergence de l'Afrique a été sanctionnée par la Déclaration d'Abidjan recommandant, entre autres, la mise sur pied d'un centre de veille stratégique, l'organisation tous les deux ans d'un forum sur les bonnes pratiques en matière d'émergence et la mise en place d'un comité de haut niveau pour assurer le suivi politique de ladite déclaration, ainsi que la création d'un secrétariat exécutif.