Côte d’Ivoire: deux leaders des anciens rebelles "mis aux arrêts"

  • 10/07/2017
  • Source : AFP
Deux leaders des anciens rebelles démobilisés qui ont brièvement bloqué dimanche une entrée de Bouaké, la deuxième ville de Côte d’Ivoire, ont été "mis aux arrêts", a appris l’AFP lundi auprès de ce groupe.

Le président du groupe des démobilisés, Amadou Ouattara, et son porte-parole principal, Mégbè Diomandé, sont aux arrêts à la gendarmerie de Bouaké depuis dimanche soir, selon des ex-rebelles démobilisés.

"Ils ont été convoqués à la gendarmerie de Bouaké. Nous les avons accompagnés. Et à notre grande surprise, ils ont été mis aux arrêts", a rapporté un ex-combattant, joint par téléphone, sous couvert d’anonymat.

Le mouvement de dimanche, qui n’a duré que deux heures avant d’être dispersé par la police, rassemblait des démobilisés qui réclamaient une prime de 18 millions de francs CFA (27.000 euros) par tête.

Selon plusieurs autres ex-combattants démobilisés, les deux leaders "n’ont pas participé à la manifestation de dimanche".

"Amadou Ouattara et Mégbè Diomandé n’étaient pas d’accord avec Aboudou Diakité (un autre leader du groupe) qui a conduit les gens à bloquer le corridor (barrage à l’entrée de la ville). C’est Diakité qu’il faut arrêter et non Ouattara et Mégbè", a déclaré à l’AFP Hamed Traoré, un ex-rebelle démobilisé.

De fait, Amadou Ouattara avait condamné l’action menée dimanche, récusant la "violence".

En janvier puis en mai, la Côte d’Ivoire a connu des mutineries d’anciens rebelles devenus soldats dans l’armée, qui ont fini par obtenir de l’Etat 12
millions de FCFA par tête (18.000 euros).

Environ 6.000 anciens rebelles "démobilisés" ont eux aussi réclamé des primes, sans succès. Quatre d’entre eux avaient été tués en mai lors de l’intervention des forces de l’ordre pour disperser leur mouvement.

La Côte d’Ivoire a connu une décennie de violente crise entre 2002 et 2011, le pays étant coupé en deux entre les rebelles des Forces nouvelles occupant le nord et l’armée régulière qui avait la maitrise du sud. Après la fin de la crise, certains rebelles avaient été intégrés dans l’armée, tandis que d’autres se sont retrouvés démobilisés.

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