Côte d'Ivoire : Avec la première usine de chocolat, les ivoiriens pourront enfin manger du chocolat

  • 09/06/2015
  • Source : Rtbf.be
C'est à Abidjan que le chocolatier français Cémoi a inauguré récemment la première usine de chocolat du pays avec comme objectif de proposer des produits finis à la population locale. Un exemple qui confirme le renouveau économique de la Cote d’Ivoire et d'une partie de l'Afrique de l'Ouest.

Cémoi est un groupe familial, créé en 1962 et basé à Perpignan. Il est aujourd'hui premier producteur français de chocolat avec 3.600 personnes occupées, 20 sites de production pour un chiffre d'affaires de 800 millions d'euros en 2014. Sa caractéristique: maitriser toute la chaîne, depuis l'achat des fèves de cacao aux producteurs locaux jusqu'à la vente au consommateur.
 
Cémoi transforme 3 % de la récolte mondiale de cacao. C'est bien sûr ce qui explique sa présence en Côte d'Ivoire qui est le premier producteur de cacao avec un peu plus de 40 % de la récolte. Le groupe français y achète une part importante de son cacao depuis toujours et en 1996, il y a ouvert une première usine de transformation.
 
Cette usine travaille les fèves pour obtenir du beurre et de la poudre de cacao qui sont utilisés comme matière première en Europe.
 
Du chocolat pour les Ivoiriens
 
Jusqu'ici, il n'y avait aucune usine de produits finis en Côte d'Ivoire, juste des petites unités. Pour sa nouvelle usine, Cémoi a investi 6 millions d'euros à Abidjan, engagé 100 personnes en plus. Les explications de Patrick Poirrier, le patron du chocolatier français : " Nous avons voulu amener une production de qualité européenne pour permettre à la classe moyenne ivoirienne d’avoir accès à des produits consommateurs de qualité.

Avec bien sûr quelques difficultés, puisqu’il s’agit de pays très chauds. Il faut donc adapter les conditionnements mais aussi les produits. Les premiers qui ont été lancés sont la pâte à tartiner et de la poudre de chocolat qui permettent d’avoir un réseau de distribution qui ne nécessite pas une température dirigée ".
 
Cémoi compte aussi mettre en place au moins à Abidjan une distribution qui respecte la chaine du frais. Et au-delà de la Côte d'Ivoire, l'ambition est clairement de s'attaquer aux marchés de l'Afrique de l'Ouest.
 
Des progrès impressionnants
 
Ce projet démontre que la Côte d'Ivoire a retrouvé la confiance des investisseurs après avoir traversé une crise très grave. Quatre ans après la fin de la guerre civile et l'arrivée à la présidence d'Alassane Ouattara, les acteurs économiques sont assez unanimes à reconnaître les progrès accomplis. Un constat que partage Patrick Poirrier : " La Côte d’ivoire a connu des moments difficiles, nous les avons vécus sur place.

Aujourd’hui, les progrès sont impressionnants. Pas très loin de notre usine, une cimenterie inaugurée il y a à peine cinq ans est déjà à saturation. C’est donc une opportunité pour nous d’avoir un pied dans ce continent qui est en croissance. Nous devons en profiter ".
 
Profiter de la croissance de la Côte d'Ivoire et de toute la région, c'est un signe supplémentaire que plusieurs pays d'Afrique sont bien "de retour dans les radars".

NB : Le titre est de la rédaction 
 
Michel Visart