COP21 : la Chine prête à ratifier l'accord de Paris sur le climat

  • 03/09/2016
  • Source : Le Parisien
La Chine, atelier du monde et premier pollueur de la planète, vient de ratifier l'accord mondial sur le climat conclu le 12 décembre à Paris à l'issue de la COP21. En marge du G20 de Hangzhou, les États-Unis devraient lui emboîter le pas dans la journée.

 La chambre d'enregistrement législatif du régime communiste a voté « la proposition (...) pour ratifier » ce traité historique visant à contenir le réchauffement climatique sous le seuil critique de 2 voire 1,5°C par rapport au niveau pré-industriel, a annoncé l'agence Chine nouvelle.

Ce qui suppose des efforts colossaux de la part du géant asiatique, qui tire quelque 70% de son électricité du charbon. La Chine, premier producteur mondial de gaz à effet de serre (de 24% à 29 % des émissions mondiales de CO2 selon les études) est en proie à d'incroyables épisodes de pollution de l'air endémiques qui donnent lieu à ces images de chape grise étouffant ses grandes métropoles. La pollution est telle que les autorités ont fait fermer ces deux dernières semaines des usines jusqu'à 300 km autour de Hangzhou pour garantir un ciel à peu près dégagé aux visiteurs du G20.
 
L'accord de Paris a été formellement signé par 180 pays, mais chacun doit ensuite, selon ses propres modalités (vote au Parlement, décret...), ratifier le texte. Il faut la ratification d'au moins 55 pays représentant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre pour que le traité entre en vigueur.

Jusqu'à présent, seuls 24 pays étaient allés au bout du processus. Les États moteurs sont des petits pays insulaires, les plus exposés à la montée des eaux, mais qui ne représentent que 1,08% des émissions. Après la Chine, les États-Unis sont le deuxième émetteur mondial (environ 15%) ; viennent ensuite l'Union européenne (10,6%) et l'Inde (5,9%).
 
Selon des ONG et des sources diplomatiques, le président Barack Obama, qui arrive ce samedi à Hangzhou, devrait annoncer la ratification par Washington de l'accord de Paris, décision qui ne nécessiterait pas le feu vert du Congrès.
 
Mieux encore que ce signal fort, « Chine et États-Unis devraient faire un énorme bond en avant en dévoilant samedi les résultats d'évaluations croisées de leurs programmes de soutien aux énergies fossiles », se réjouit Li Shuo, conseiller climat pour Greenpeace. « Parler de +triomphe+ après Paris, et continuer de couvrir de généreuses subventions les industries des énergies fossiles n'est simplement pas compatible » voire « hypocrite ».
 
Si la Chine est le premier pays en termes d'investissements dans le solaire, Pékin a approuvé en 2015 la construction d'au moins 150 nouvelles centrales à charbon pour répondre aux besoins qui ont doublé sur la décennie 2004-2014.
 
 Les ONG espèrent que l'annonce sino-américaine aura un effet entraînant. L'institut Climate Analytics a recensé 34 pays s'étant engagés à ratifier d'ici à fin 2016 (Brésil, Canada, Indonésie, Japon, Iran...).