Convoyage de marchandises / Des opérateurs économiques révèlent : ’’Pourquoi le ministre Gaoussou Touré autorise l’OIC à exercer?’’

  • 08/02/2014
  • Source : L'Inter
Des opérateurs économiques ivoiriens et des pays de l'hinterland (Mali, Burkina Faso) réunis au sein du collectif des transporteurs, chargeurs et convoyeurs ouest-africains, exerçant anciennement l'activité de convoyage de marchandises, sont très remontés contre le ministre ivoiriens des Transports, Gaoussou Touré.

Au cours d'une conférence de presse hier vendredi 07 février à Treichville, le Secrétaire général de ce collectif, Koné Moussa Losséni, est revenu sur la circulaire n°2247/MT/CAB/SB-om en date du 24 décembre 2013, signée du ministre des Transports et autorisant l'exercice du convoyage exclusivement à l'Office ivoirien des chargeurs (OIC).

Cette circulaire, a-t-il souligné, foule au pied l'arrêté interministériel n°008 du 11 avril 2012 portant interdiction de l'activité de convoyage sur l'étendue du territoire ivoirien. « Nous avons à chercher pourquoi le ministre Gaoussou Touré, au mépris de l'arrêté interministériel dont il est pourtant signataire, a confié l'exclusivité de l'activité de convoyage à l'OIC. Nous avons découvert qu'en réalité, sa société dénommée Multiproduits est actionnaire à l'OIC.

C'est son épouse qui siège au conseil d'administration de l'OIC, en sa qualité de directrice générale de la société Multiproduits », a révélé Koné Moussa Losséni qui a distribué à la presse, une copie d'un procès verbal de la réunion du conseil d'administration de l'OIC du 17 novembre 2011, dans lequel figure le nom de l'épouse du ministre des Transports.

Pour ces opérateurs économiques, le ministre Gaoussou Touré est juge et partie dans l'affaire et cela, ils ne peuvent l'accepter. Ils disent avoir saisi par courrier plusieurs membres du gouvernement dont ceux ayant signé l'arrêté interministériel, pour dénoncer cet état de fait. M. Nikiéma Ousseinou Ahmed, transporteurs burkinabé résidant à Bouaké, venu expressément pour cette conférence de presse, a évoqué le harcèlement auquel sont soumis les camions en provenance du Burkina Faso et du Mali.

« On nous oblige à prendre le macaron de l'OIC, sans toutefois être suivi et convoyé jusqu'à destination. Quand on refuse, les véhicules sont bloqués à la frontière. Cela peut prendre des semaines.

Ce qui est un gros manque à gagner pour nous. C'est une entrave à la libre circulation des biens », a-t-il expliqué. Devant ces accusations graves, nous avons approché le ministère des Transports pour avoir sa version des faits. M. Tanoh, le responsable communication avec qui nous avons échangé, a jugé fallacieux les propos tenus par les membres de ce collectif. Pour lui ce ne sont ni plus ni moins que des personnes en mal de publicité. 
 
Franck SOUHONE