Conférence de presse de Affi N'guessan du jeudi 3 juillet

  • 04/07/2014
  • Source : Partis Politiques
Les derniers développements, en particulier la décision prise le 12 juin dernier par la chambre préliminaire 1 de la Cour pénale internationale confirmant les charges alléguées par le procureur de la CPI contre le président Laurent Gbagbo, sont une surprise parce que manifestement la vérité n’a pas éclaté à l’occasion de cette audience...Mais il y a encore des surprises que ce dossier nous réservera et espérons qu'on aura des surprises agréables.

En dehors de cette question de la CPI, il y’a des autres sujets qui font l’actualité, dont ceux de la commission électorale indépendante, de l’action que nous comptons engager via travers la création d’un Secrétariat national spécialement dédié à la coordination de la lutte du Président Laurent Gbagbo, du blocage du dialogue politique, en raison de la démarche du gouvernement, une démarche en caméléon de ''un pas en avant, deux pas en arrière'', de la volonté du pouvoir de prendre en otage les questions essentielles liées à l’organisation d'élections transparentes et libres, de la détention au mépris des règles de droit et du bon sens de nos camarades dans des prisons officielles et privées, de la confiscation des libertés et des entraves faites au FPI.

Vous avez tous suivi les difficultés rencontrées à tenir des meetings à Touba, à rendre visite à la Première dame Simone Gbagbo à Odienne, y compris à organiser une veillée de prière a Yopougon.

A ce tableau très sombre de la situation socio politique, s’ajoute celui de la gouvernance économique du pays marquée par les constants déséquilibres budgétaires, les difficultés financières, le surendettement, le mauvais environnement des affaires avec une justice aux ordres, avec l’affairisme et le népotisme des dirigeants, empêtrés dans des délits d’initié, la corruption, le détournement des deniers publics, les actes récurrents de prévarication. 
 
Face à ces difficultés, il était important que le Front Populaire Ivoirien puisse rencontrer la presse et, à travers elle, éclairer davantage l’opinion nationale et internationale. Comme vous le savez bien, le pays est dans l’incertitude et dans l’impasse. Le sentiment général est que le pays n’est même pas gouverné et qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion.

Ce sentiment de désespoir et d’abandon est fortement visible avec les inondations que vivent les ivoiriens sans aucune assistance, sans aucune réaction de ceux chargés de veiller à leur sécurité et de promouvoir leur bien être. Et le décryptage de ces interrogations se trouve certainement dans l’acte de désespoir posé par dame Mandjarata Ouattara qui, comme nous l’avons vécu, s’est pratiquement suicidé par immolation.

C’est un acte grave que nous n’avons jamais connu dans ce pays, c’est un acte qui illustre aussi le degré de désespoir qui frappe nos compatriotes, la précarité dans laquelle ils vivent et l’abandon dans lequel ils se trouvent.

Avant de répondre à vos questions, je voudrais, au nom du parti, saluer la mémoire de tous ceux qui sont morts du fait de ces pluies diluviennes, souhaiter un prompt rétablissement à ceux qui ont été blessés, et exprimer la solidarité du parti aux sans abris qui ont perdu de nombreux biens.

C’est le lieu d’interpeller le gouvernement sur sa responsabilité et son devoir, son assistance aux nombreuses victimes de cette catastrophe naturelle dont la prévention, par une politique cohérente d’assainissement et d’urbanisation, aurait permis d’éviter ou de limiter les dégâts de cette tragique situation. 
 
Notre pays est à la croisée des chemins, elle est méconnaissable depuis le 11 avril 2011, nos compatriotes sont toujours divisés parce que le processus de réconciliation nationale est dans l’impasse, l’insécurité est grandissante, l’économie s’effondre sous nos yeux en dépit de la réclame d’une certaine croissance à 2 chiffres dont les populations ne sentent pas les effets, l’exercice du jeu politique est gravement entravé par le jeu du pouvoir, bref le pays est malade.

C’est ensemble que nous devons nous mobiliser pour mettre fin à cette espérance de déchéance. La volonté de vivre ensemble dans la paix, requiert un engagement collectif et sincère pour relever les défis de la normalisation, de la restauration des libertés, de la démocratie et de la réconciliation nationale. Ce sont des ambitions qui vont au delà du Front Populaire Ivoirien.

Elles se confondent avec le destin de la Cote d’Ivoire. C’est pourquoi nous ne cessons d’appeler le gouvernement à la négociation pour trouver, par la voie pacifique, des solutions aux problèmes du pays et pour engager ensemble la réconciliation nationale à travers les Etats Généraux de la République. Jusqu'à ce jour nous n’avons pas été entendu, mais nous sommes persuadés, et moi personnellement, que les Etats Généraux de la République s’imposeront au gouvernement et à la Cote d’Ivoire parce que c’est la voie de la restauration. Encore une fois merci et je suis a votre disposition pour vos questions.

Affi N'guessan
Président duFPI