Confection de la nouvelle carte consulaire / Les Burkinabé envahissent leur consulat à Soubré : Le coût et la durée toujours contestés

Après Abidjan et Bouaké, lundi dernier, le top départ de l’enrôlement pour la carte consulaire biométrique du Burkina Faso a été donné ce mercredi 20 novembre au consulat de Soubré.

Pour la circonstance, les Burkinabé de cette région sont venus de toutes les contrées, à savoir Gagnoa, Tabou, San Pedro, frontière du Libéria, Sassandra… pour obtenir le «précieux» document qui leur permettra de prendre part aux élections de 2015 dans leur pays, de corriger tous les dysfonctionnements liés à l’ancienne, de faciliter leur libre circulation et de mettre fin aux tracasseries dans leur pays d’accueil. Il régnait donc ce mercredi, une ambiance particulière dans l’enceinte du consulat de Soubré, sis au quartier château.

Plusieurs bâches ont été dressées pour l’occasion. Jeunes, femmes et vieux se bousculaient au guichet. Chacun voulait avoir sa carte sécurisée biométrique. «Je suis à Soubré depuis 8 heures. Je viens de Tabou. Etant commerçant, cette carte va me permettre de travailler aisément. Je dis merci aux autorités de mon pays », a déclaré Abdoulaye Sanou. De son côté, dame Tiendrébéogo Rachelle dit être venue établir sa carte avant de se rendre au marché. Mais, vu le monde, elle est retournée, promettant de revenir le plus vite possible.

Quant à Kaboré Jean, c’est sa carte ou rien. «Tant que je n’ai pas mon attestation d’enrôlement, je ne partirai pas d’ici », lance-t-il avec un sourire en coin, face à l’un des responsables de l’enrôlement. Mais, au sein des populations cibles, le ton de la contestation sur le prix et la durée de validité – 7 000 FCFA pour 3 ans – est monté, comme avec le chef central des Burkinabé de Gagnoa, Zallé Lanciné. «Il y a un petit handicap compte tenu des moyens. Le prix de la nouvelle carte est à 7000 F CFA pour une durée de validité de trois ans.

Les compatriotes auraient souhaité qu’elle dure 5 ans. Car, pour une famille nombreuse, c’est difficile », dénonce-t-il. Séance tenante, le consul honoraire de la région du Nawa, SE Zoundi Jean De Dieu, réagit. «C’est un faux problème, c’est un faux débat. La carte consulaire, dans un certain endroit, coûtait 4900 F et 2000 F pour la photo, soit un total de 6900 F, sans compter les frais supplémentaires des délégués. Aussi, nous avons payé la carte de séjour à 35 000 F CFA pendant un moment et personne ne s’était plaint.

Ceux qui parlent de cherté sont des gens de mauvaise foi qui ne veulent pas de cette opération et racontent n’importe quoi. Ceux qui trouvent que cette carte est chère, ce sont des vagabonds. Ici à Soubré, les gens sont partants. Ils accueillent avec joie cette opération. Ils sont venus de partout pour se faire enrôler », indique-t-il avant de viser le nombre de 3,5 millions de Burkinabé après cette opération d’enrôlement dans sa zone. Un nombre qui a pratiquement doublé, voire triplé après la crise survenue en Côte d’Ivoire, soutient-il. Sur sa lancée, il invite ses compatriotes à venir massivement se faire enrôler parce que l’ancienne carte a montré ses limites. «Que tous les Burkinabé viennent se faire enrôler.

Car, il y va de leur intérêt », dit-il. Pour la réussite de cette opération, le Consul honoraire depuis 22 ans, Zoundi Jean De Dieu, dit avoir investi le terrain pour donner la bonne information à tous ses compatriotes, pour l’enrôlement et la confection des nouvelles cartes. Délégués consulaires, associations de femmes et de jeunes, chefs de communautés et notables, tous ont été mis a contribution pour informer leur base. Il faut dire que peu après 12 heures, plus de 100 personnes se sont fait enrôler, démontrant ainsi la mobilisation dans la région de la Nawa pour cette opération d’identification.