Ces coupures de courant qui font mal !

  • 14/03/2015
  • Source : Nord-Sud
Alors que de nombreux ménages abidjanais continuent de passer leurs journées sans eaux courante, et attendent impatiemment les effets bénéfiques de la station de Bonoua, voilà que des problèmes d’électricité viennent accroître notre calvaire.

Eh oui, depuis quelques semaines, les coupures de courant s’accentuent dans la capitale économique. A chaque fois, à l’autre bout de la ligne verte de la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie), tantôt les interlocuteurs signalent des pannes techniques, tantôt ils évoquent des évènements comme l’incendie qui aurait plongé dans le noir lundi dernier une partie de Cocody-Angré. 
 
Mais les arguments avancés par les services du concessionnaire convainquent de moins en moins vu la récurrence des arrêts de la fourniture. A certains endroits, comme pour les coupures d’eau, des abonnés ne contenant plus leur colère vont manifester dans la rue.

C’est ce qui s’est produit mercredi soir à Gonzagueville dans la commune de Port-Bouët. Selon le confrère Soir Info qui rapporte cette rixe dans son édition du vendredi, après avoir été privés de courant pendant le choc Chelsea-Paris St Germain, en match retour de huitième de finale de la Ligue des champions, les manifestants ont bloqué la route internationale Abidjan-Bassam et étaient à deux doigts de lyncher un agent de la Cie. 
 
Ce qui est encore plus agaçant, ce sont les baisses de tension. Là, l’électricité ne s’arrête pas complètement, mais change d’intensité en quelques fractions de secondes. Dans ces conditions, les dégâts deviennent inévitables.

Cette semaine, ces incidents ont endommagé au moins deux climatiseurs dans les locaux de votre journal. Beaucoup d’abonnés sans voix subissent ainsi d’énormes préjudices dans le silence. Peu sont ceux qui osent aller réclamer une réparation tant les procédures sont dissuasives.

Fin janvier, lors de sa 4e conférence de presse périodique, le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan avait promis un recul progressif du taux de délestages grâce au renforcement des équipements. Il avait repris alors les explications des techniciens du secteur selon lesquels il s’agit moins d’un déficit d’énergie que d’une inadéquation entre le nombre de transformateurs et la demande. 
 
Dans une interview précédente accordée à Nord-Sud Quotidien, le directeur général de l’Energie, Cissé Sabati, révélait que l’acquisition de ces transformateurs, qui est du ressort de l’Etat et non de la Cie, est un long processus puisqu’il faut d’abord faire des études, mobiliser le financement, passer des commandes auprès du fabricant en Europe, et attendre la livraison pendant des mois, voire des années. Les Ivoiriens doivent donc s’armer de patience. 
 
 
Par Cissé Sindou