"C'est un procès politique...Libérez ma cliente"(Avocat de Simone Gbagbo)

  • 06/03/2015
  • Source : Lebabi.net
Me Dadjé Rodrigue, l’un des avocats de l’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, a affirmé que "ce procès est politique" et a plaidé pour son ‘’acquittement pure et simple’’, se fondant sur l’absence de preuve contre sa cliente.

Devant la Cour d’Assises,  Me Dadjé, a rejeté les accusations portées contre sa cliente, vendredi, au troisième jour de la plaidoirie de la défense à l’audience.

Me Dadjé qui a jugé de "fallacieuses" les déclarations des "témoins choisis", selon lui dans le RDR (parti au pouvoir), a indiqué que le parquet, par son attitude, se comporte comme un  défenseur du pouvoir.

"Vous représentez le peuple de Côte d‘Ivoire et non un pouvoir", a-t-il lancé aux avocats du parquet général avant de plaider :« Monsieur le juge, chers jurés, acquittez Simone Gbagbo. Le faire, c'est respecter la constitution, c'est faire œuvre d'apaisement. Acquitter Simone Gbagbo, c'est détruire les ferments de rancœurs et de haine. Acquitter Simone Gbagbo, c'est réitérer de voir la justice indépendante du pouvoir politique et montrer le vrai visage de la Côte d'Ivoire, celui d'un pays de paix et d'union ».

« Ce procès n'est pas un procès ordinaire, ni un procès de droit commun mais c'est un procès politique et néocolonialiste(...)Ne créons pas de jurisprudence en cautionnant l'humiliation de nos premières dames », a-t-il insisté, soulignant que « l'enjeu de ce procès est de dire si les africains ont le droit de faire respecter leur constitution ». 

Pour Me Dadjé, toute décision contraire, entretiendra davantage le néocolonialisme dans ce pays. « Condamner Mme Gbagbo, c'est faire perdurer le système néocolonialiste et dire qu'on a encore besoin de nos anciens colons pour distribuer les points », a-t-il poursuivi.
 
Selon Me Dadjé, ce procès dépasse tous car le dossier est vide pour absence de preuves d’infractions. Aussi, a-t-il demandé la relaxe de sa cliente pour la réconciliation, l’espoir et la paix.

Simone Gbagbo, l'ex-première dame ivoirienne et 82 autres personnalités de l'ancien régime dont le Président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N'guessan, le Premier ministre Marie Gilbert Aké N'gbo et plusieurs de ses ministres sont poursuivis pour des faits d'atteinte à la sureté de l'Etat, constitutions de bandes armées, xénophobie… commis pendant la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011, faisant plus de 3000 morts.

LBB