Nouveau coup dur pour les migrants africains qui vivent en Israël. Alors que depuis plusieurs années déjà, le gouvernement cherche à les expulser en masse, les autorités ont décidé de passer à l’acte.
Plus de 2000 personnes qui ne disposent pas d’autorisation de séjour sur le territoire israélien et actuellement détenues en centres de rétention devraient être contraintes de quitter le pays. Si selon toute vraisemblance l’expulsion se fera de manière forcée, en cas de refus les migrants pourraient se retrouver en prison. Autre solution qui leur est proposée, l’expulsion vers un autre pays du continent africains si jamais le leur présente selon eux des risques.
Cette attitude des autorités n’est pas nouvelle puisque depuis trois ans la situation des migrants soulève de très nombreux débats dans la société. L’an dernier des dizaines de milliers de migrants africains, pour le plupart en situation irrégulière, avaient manifesté contre le gouvernement pour obtenir le retrait d’une loi très controversée. Depuis le 10 décembre 2013, les immigrés clandestins peuvent être légalement mis en centre de rétention pendant une durée d’un an sans procès.
Une décision qui avait provoqué l’ire des migrants qui dénoncent déjà depuis des années les mauvais traitements qu’ils subissent. La plupart des clandestins viennent de l’Érythrée, du Soudan et d’Ethiopie et sont très souvent pris à partie par une frange de la population qui les considèrent comme responsables d’un certains nombre de problèmes. Il y’a deux ans, des manifestations anti-migrants ont eu lieu dans la capitale israélienne et des migrants avaient été passés à tabac par des habitants mécontents.
Netanyahu durcit le ton
Face aux demandes des migrants qui mettent en avant le danger qu’ils courent si ils retournent dans leur pays d’origine, Benyamin Netanyahu, Premier ministre d’Israël a opposé une fin de non recevoir. Certains spécialistes ne s’étonnent pas de la fermeté de ton du chef du gouvernement puisqu’il a régulièrement répété par le passé, tout comme plusieurs de ses ministres que les migrants « mettent en péril le caractère juif de l’Etat ». Des propos considérés par beaucoup comme racistes et qui avaient provoqué l’indignation de plusieurs chancelleries occidentales, notamment en Europe.
En 2012, c’est le ministère de la santé qui avait été pointé du doigt et avait provoqué la colère des éthiopiens et des associations de défense des droits de l’homme. Un reportage diffusé à la télévision israélienne avait révélé la mise en place d’un système de contraception forcée des femmes en provenance d’Ethiopie. Malgré les démentis de l’Etat qui dans un premier temps a rejeté les informations, les faits ont pourtant prouvé le contraire.
Depuis le début des années 2000 le taux de fécondité des juifs éthiopiens a chuté de plus de 50%, un chiffre qui selon les spécialistes n’est absolument pas dû au hasard. Des injections de Depo-Provera, un puissant stérilisateur ont été faites de façon quasi-systématique aux femmes éthiopiennes arrivant sur le sol israélien. Il aura fallu plusieurs semaines après la diffusion du reportage pour que le ministère de la santé admette a demi-mot que ces pratiques existent.
Aujourd’hui on estime que 50 000 à 100 000 clandestins vivent en Israël. L’Etat hébreux qui est régulièrement accusé de discrimination envers les communautés africaines pourrait de nouveau l’être si il met sa menace d’expulsion à exécution. Il n’en reste pas moins que Netanyahu n’a absolument pas l’intention de céder et qu’il entend, selon plusieurs sources, poursuivre sa politique.
La rédaction
premier ministre israelien