Basket : la presse française unanime, l'Espagne tourne une page

  • 11/09/2014
  • Source : Le Monde.fr avec AFP
La presse française, papier et en ligne, salue de manière dithyrambique « l'exploit retentissant » de l'équipe de France qui a éliminé l'Espagne (65-52), donnée grande favorite, en quarts de finale de « sa » Coupe du monde, mercredi 10 septembre, à Madrid.

Pour l'Equipe, les basketteurs français sont des « Géants » qui en « dominant l'immense équipe d'Espagne à Madrid » ont « réalisé l'un des plus retentissants exploits du sport français » et c'est « vraiment énorme ! » Pour Fabrice Jouhaud, directeur du quotidien sportif, c'est « un des plus grands moments du sport français peut-être la plus belle performance de ce début du XXIe siècle avec le record du monde du saut à la perche de Renaud Lavillenie ».

Le mot qui revient le plus souvent pour souligner la performance des Français est « exploit ». « Quel exploit », titre ainsi Le Parisien. « Au terme d'un match extraordinaire, les Bleus de Vincent Collet sont qualifiés pour les demi-finales de la Coupe du monde de basket, en dominant l'ogre espagnol, » écrit le quotidien pour qui « ces Bleus sont énormes. »




La une de Marca après la défaite de l'Espagen face à la France en quarts de finale du Mondial, le 10 septembre.
Impuissante face à la solidité française, la Roja est tombée brusquement de son piédestal, à la stupéfaction d'une presse ibérique sous le choc. Pour cette dernière, c'est l'adieu à une grande génération de basketteurs.

« Bajoncesto ». La une de Marca joue sur les mots et sur sa déception, évoquant le basket (Baloncesto) et l'accident (Bajon). « La nuit la plus triste du basket espagnol », s'est ensuite désolé le journal sur son site internet, en qualifiant la victoire des Français de « défaite la plus douloureuse » de son histoire et qui peut signifier la « fin d'une époque glorieuse » après deux titres de champion d'Europe en 2009 et 2011 et un titre de champion du monde en 2006. « Il faudra du temps pour guérir la blessure que la France a infligée au taureau espagnol. L'Espagne n'a pas perdu un match, elle est tombée lors de son Mondial », dramatise Marca.

NOUVELLE MALÉDICTION ?

Lyrique dans la défaite, le journal fustige ceux qui pensaient que ce match ne serait qu'une formalité : « Rome ne s'est pas construite en un jour. Et la conquête d'un championnat du monde ne se réalise pas avec la facilité que beaucoup ont pu croire. » Le quotidien catalan va même jusqu'à parler d'une « nouvelle malédiction » en championnat du monde de basket, après leur sixième place en 2010. Les Espagnols n'oublient pas de saluer la très bonne défense des Bleus, tout en restant maussade. « La France jouera les demi-finales, tandis que l'Espagne restera le favori de ce qui devait être sa Coupe du monde ».

L'autre quotidien sportif, As, s'il n'en fait pas sa « une », considère toutefois que la défaite est une véritable « catastrophe ». Le quotidien a critiqué l'imprécision espagnole, surtout sur les tirs à trois points (2 sur 22) et considère Boris Diaw comme le « meilleur joueur de la partie ». « À partir de maintenant, rien ne sera pareil pour cette génération qui a emmené le basket-ball espagnol sur la première marche du podium », estime-t-il, allant même jusqu'à qualifier la génération sortante de « relique ». « Nous n'oublierons jamais », promet le quotidien.



« ADIEU À LA FRANÇAISE »

Pour le Mundo Deportivo, la France « a tourné le rêve américain de l'Espagne en cauchemar », soulignant par là le tableau doré qu'avaient la Roja et la Team USA pour se retrouver en finale. « La sélection de basket suit son homologue de football », indique-t-il, fataliste.

« Adieu à la française » titre El Pais, qui glorifie aussi Boris Diaw et les siens, une sélection « méconnaissable et supérieure dans sa stratégie. L'Espagne chute au pire moment, dans un Mondial qui devait être le jubilé de ses plus vieux joueurs, comme les frères Gasol ou Juan Carlos Navarro. »

Les analyses pointent du doigt l'entraîneur Juan Antonio Orenga « dont la responsabilité est incontestable » mais il faudra attendre avant de prendre des décisions. ABC parle d'une défaite face à son « rival le plus gênant », alors que l'Espagne a erré dans les deux premiers quart-temps, lit-on dans les colonnes du journal. La Roja a complètement déjoué et cette désillusion va même jusqu'à « remettre en question les fondements de jeu pour l'avenir ».