Banditisme / Craignant d’être dénoncé: un gangster abat un gamin de 16 ans

  • 30/01/2017
  • Source : Le Sursaut
Du fond de sa tombe, le jeune IB (16 ans), maudira encore longtemps le jour où sa route a croisé celle du sieur D.L, un caïd du grand banditisme. Ce dernier n’a pas hésité à abattre, froidement, le gamin qui a menacé de le dénoncer après un braquage dont il a été témoin.

Les faits nous renvoient au dernier trimestre de 2016. Alors que IB et ses amis du club ‘’Les Motards’’ animaient une cérémonie de mariage dans la commune d’Attiécoubé, ils ont été accostés par D.L qu’ils n’avaient jamais rencontré auparavant. L’inconnu affirme qu’il est un admirateur dudit club et qu’il souhaiterait confier très prochainement IB et un de ses amis à Dabou en vue de produire le même spectacle dans le cadre d’une cérémonie similaire. A la date indiquée, le caïd joint téléphoniquement IB et son ami et les invite à le rejoindre à l’entrée du cimetière municipal de Yopougon pour rallier Dabou.

Mais, les gamins étaient loin de s’imaginer qu’ils avaient affaire à un dangereux animateur de la pègre abidjanaise qui voulait constituer un gang avec eux. Une fois arrivés au lieu du rendez-vous, ils seront surpris de voir D.L renoncer au voyage de Dabou. Pis, ce dernier fait des deux gamins, des acteurs d’un braquage de moto. Cette situation, IB ne pouvait l’accepter ; c’est pourquoi, avant de regagner la maison il a promis de dénoncer D.L à la police pour soulager sa conscience. S’agit-il d’une simple menace ou une volonté affichée de livrer le braqueur à la loi ? Une chose est sûre, par cette attitude, le gamin venait de signer son arrêt de mort. Le gangster a laissé passer le temps avant de revenir à la charge. Le 31 décembre dernier, il réussit à joindre IB, le met en confiance et l’invite à une rencontre. Le gamin répond au rendez-vous après avoir informé certains amis.

Depuis cette date, l’enfant n’a plus fait signe de vie. Pendant des jours, parents et amis d’IB ont lancé des recherches, en vain. Pis, son téléphone portable est hermétiquement fermé. De fil en aiguille, on parvient à joindre D.L qui affirme qu’IB a trouvé la mort à l’issue d’une opération qui aurait mal tourné. Et depuis, le numéro de l’homme est hors réseau. Les choses en étaient-là quand la police a reçu un appel anonyme donnant des renseignements précis sur le suspect. Le 22 janvier dernier, le véhicule du criminel, une Mazda type 323, immatriculé 9106 GR 01, est intercepté lors d’un contrôle de routine à Mossikro avec trois personnes à son bord. Aussitôt que les forces de l’ordre ont entamé des fouilles que le chauffeur démarre en trombe.

Après une course-poursuite, le véhicule perd le contrôle et échoue dans les ravins. Deux des occupants réussissent à se fondre dans la nature quand le troisième qui est identifié comme D.L est appréhendé. Une fouille minutieuse permet de mettre la main sur la puce ayant servi à joindre IB et surtout, deux pistolets automatiques rangés dans le capot. Au moment où D.L est conduit à la police criminelle pour continuation d’enquête, le corps sans vie de IB est découvert par des riverains à Songon Agban. 

G. DE G.