Bagarres à l’Udpci : Mabri accuse Soro de vouloir déstabiliser son parti

  • 24/12/2013
  • Source : Notre Voie
Le congrès de l’Union pour la démocratie et la paix (Udpci) s’est achevé, en fin de semaine dernière, à Yamoussoukro, dans une bagarre généralisée pour ce qui concerne l’élection des femmes.

Clarisse Mahi, députée de Bin-Houyé et vice-présidente de l’Udpci, candidate au poste de présidente des femmes, a dénoncé, à travers une conférence de presse, toutes les magouilles dont le chef de son parti, le ministre Mabri Toikeusse, s’est rendu coupable dans sa volonté d’imposer l’autre candidate Coulibaly Fara.
 
Mais, ce que Mme Mahi n’a pas dit à la presse après son éviction du processus électoral, c’est que la branche de l’Udpci fidèle à M. Mabri a fait campagne contre elle au motif qu’elle serait un pion à la solde du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro Kigbafori. « Mabri et ses suiveurs rêvent debout. Pendant la campagne des femmes, ils ont passé le clair de leur temps à intoxiquer les militants. Ils ont raconté à qui voulait les écouter que Soro aurait donné 10 millions de Fcfa à Mme Mahi pour financer sa campagne.

Et que l’objectif de cette opération serait de contrôler le parti à long terme pour empêcher Mabri de devenir Président de la République après Alassane Ouattara. Or, Mabri et ses amis disent partout qu’après Ouattara, ce sera Mabri. Et que le Rhdp porterait son choix sur lui pour en faire le successeur de Ouattara. Ils sont donc convaincus que Soro qui veut aussi être chef de l’Etat après Ouattara veut déstabiliser l’Udpci à défaut de contrôler ce parti pour se débarrasser d’un adversaire potentiel qui serait Mabri», a confié, toute en colère, une proche de Mme Mahi qui a requis l’anonymat. Mais pour elle, le clan Mabri se trompe lourdement et les injustices faites à sa candidate ne seront pas sans suite. 
 
En fait, ces échanges d’amabilités entre les différences tendances de l’Udpci qui impliquent désormais le président du parlement dans leur guéguerre est la preuve des conflits d’intérêts qui minent désormais le régime hétéroclite qui gouverne contre le gré des Ivoiriens depuis ce funeste 11 avril 2011. Mabri Toikeusse, dont l’égoïsme est de plus décrié dans les rangs de son parti, se démène comme un beau diable pour conserver son fauteuil ministériel en faisant allégeance avant l’heure à l’actuel chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara.

Au risque de se couper d’une partie de sa base qui attend toujours la matérialisation des promesses de campagne de 2010. Les divisions qui s’étalent de plus en plus au grand jour sont la preuve que le parti de feu le général Robert Guéi n’est plus un long fleuve tranquille. Qui pourrait réserver des surprises désagréables à la direction officielle de l’Udpci. Il suffit de regarder le nombre de communes perdues par ce parti aux dernières élections locales pour comprendre que ceux qui, autour d’Alassane Ouattara, comptent sur Mabri pour maintenir leur mentor au Palais présidentiel, ne font forcément pas le bon choix.
 
Guillaume T. Gbato