Autoroute du Nord Désormais, il faut payer…

  • 08/01/2014
  • Source : Le Démocrate
« La route précède le développement », dit-on. Ainsi, la Côte d'Ivoire a consacré des efforts importants au développement de son réseau routier de plus de vingt mille Kms en 1960 à plus de quatre-vingt mille Kms dont plus de six mille Kms de routes revêtues.

Des ressources de plus en plus importantes se sont avérées nécessaires pour le maintien en bon état de praticabilités du patrimoine routier ainsi constitué. C’est sur ce dernier sujet que le Fonds d’Entretien Routier (FER) s’est évertué à expliquer aux transporteurs et usagers de la route, à travers un séminaire qui s’est ouvert le samedi dernier à l’espace Latrille Event aux Deux Plateaux pour prendre fin le lundi.

Durant trois jours, des travaux en ateliers et plusieurs thèmes ont été abordés, notamment sur la surcharge qui constitue un danger pour la route, et des sous-thèmes relatifs au pesage et au péage. Pour le Directeur général de cette structure, Siandou Fofana, ce séminaire a été organisé pour informer et prendre les mesures d’accompagnement concernant l’utilisation de la nouvelle autoroute du nord, et surtout l’ouverture des postes à péage et à pesage d’Attinguié, Singrobo et Yamoussoukro, durant tout le mois de janvier pour une période d’essai.

Soucieux de rétablir un réseau routier en dégradation continue et accélérée, la Côte d'Ivoire a entrepris des réformes notamment avec l'appui de la Banque mondiale dans le domaine routier, d’où la construction de plusieurs ouvrages dont l’Autoroute du Nord. Qui pour Fofana Siandou « n’est pas un cadeau empoisonné, car la vitesse sur cette voie est réglementée à 110 km/h ».

L’ambition de cette structure est d’apporter un plus à nos infrastructures routières dont la commercialisation. « Parce que jusque-là, la Côte d’Ivoire n’avait encore adopté la mesure de péage et il n’y a pas d’autres moyens que l’usager ne finance pas la route, car l’Etat providentiel n’existe plus », a-t-il informé. Pour adopter ces nouvelles mesures à l’usager, des phases de tests à blanc seront organisées durant tout le mois de janvier afin de se familiariser aux nouvelles dispositions, partant de son état d’esprit sur l’exploitation de la route.

Ainsi donc, tout Etat qui aspire à l’émergence doit respecter une norme d’exploitation de la route et ces deux notions liées que sont le pesage et péage doivent protéger la durée de vie de nos routes qui est de 15 ans.Désormais, il faut contrôler la charge à l’essieu qui est un moyen d’optimisation. Les surcharges qui font l’objet de dégradation de nos routes seront sévèrement réprimandées.

Le premier responsable du Fonds d’Entretien Routier (FER) a lancé l’appel à tous les usagers « qu’il faut respecter les règles élémentaires de sécurité », a-t-il conseillé. Ce séminaire pour l’acceptabilité du péage et du pesage a permis aux transporteurs et usagers de la route de comprendre pourquoi désormais il faut payer le droit de traversée, parce qu’il faut entretenir nos routes.

Au terme de ce séminaire de trois jours, tous ont compris la nécessité de la mise en place de ces deux structures pour défendre les intérêts de nos routes qui sont « assassinées » par des mastodontes. Aussi, ont-ils décidé, à l’unanimité, d’accompagner le gouvernement dans son programme de développement, tout en adhérant à cette mesure qui vient à point nommé. 
 
Yann Dominique N’guessan