Audiences de la CDVR : Ce qui s'est passé hier

  • 09/09/2014
  • Source : Soir Info
L'espace Ivoire Golf club d'Abidjan abrite depuis, hier lundi 8 septembre 2014, les « audiences publiques » de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr).

C'est la salle ''Orchidées'' de cet espace qui a été aménagé pour recevoir les 6 personnes qui devaient être auditionnées hier, et le petit public qui les accompagnait. À la vérité, ces premières audiences n'étaient pas publiques. En effet, outre la forte présence d'éléments de la police et de la gendarmerie nationales et des forces de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) qui filtraient les entrées et les sorties, l'Ivoire Golf club n'a pas fait le plein de ses locaux.

Déjà à l'entrée, toutes les personnes qui se présentaient, qu'elles soient journalistes, photo-reporters ou pas, devaient remplir un registre tenu par des éléments armés de la Gendarmerie nationale. Ensuite, leurs téléphones étaient confisqués avant de se voir remettre un badge sur lequel il est inscrit ''public''.

Quand les choses sérieuses commencent et que le président de la Cdvr, Charles Konan Banny, doit prendre la parole pour prononcer un discours d'ouverture, c'est la bagarre à l'entrée de la salle. Tout simplement parce que les journalistes qui voulaient couvrir l'événement, ne semblaient pas autorisés à le faire. Finalement, c'est juste le discours d'ouverture de Charles Konan Banny qu'ils auront. Et plus rien ensuite.

Les portes de la salle ''Orchidées'' se sont refermées. Pour que les audiences puissent se tenir à huis-clos. L'ex-Premier ministre a dit comprendre l'impatience des Ivoiriens, tout en saluant leur humilité. « En tant que président de la commission, j'ai compris les impatiences. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation », a-t-il indiqué, devant un public médusé.

« Aujourd'hui, nous en sommes à un point capital du processus », a affirmé le président de la Cdvr, soulignant que l'heure est au « pardon et à la vérité ». Charles Konan Banny s'est d'ailleurs présenté comme un « adepte de la vérité et de l'impartialité ». « Nous comptons sur votre compréhension. Je demande expressément à chaque Ivoirien d'aider les victimes, d'aider les présumés auteurs des exactions. C'est par là que nous allons ouvrir le nouveau chemin que nous cherchons pour rebâtir cette terre d'espérance, ce pays de la fraternité. Rien ne sera retenu, rien ne sera caché. Je suis un adepte de la vérité, de l'impartialité. Il n'y aura pas de place pour le mensonge », a promis le patron de la commission chargée de réconcilier les Ivoiriens.

Pour lui, beaucoup de chemin a été parcouru. « La crise a été longue, elle a été dure, pénible, traumatisante », a-t-il dit. Aussi, a-t-il exhorté le peuple de Côte d'Ivoire à « recourir au pardon ». Il a expliqué qu'au cours de ces audiences, beaucoup de personnes seront appelées à « témoigner (...) Lire La suite sur Linfodrome