Aucun autre ivoirien à la CPI, mais la Côte d'Ivoire n’envisage pas de se retirer

  • 05/02/2016
  • Source : Lebabi.net
Le président de la République, Alassane Ouattara a affirmé jeudi qu’il«n’enverrait plus d’Ivoiriens» à la Cour pénale internationale (CPI), estimant que son pays avait désormais une «justice opérationnelle».

C’est à à l’issue d’une rencontre à Paris avec le président François Hollande que le président ivoirien a fait cette déclaration alors que l’ex-première dame Simone Gbagbo est réclamée par l’institution et plusieurs ex-chefs rebelles indexés.
 
«Nous attendons la manifestation de la vérité. Nombreux sont ceux en Côte d’Ivoire qui estiment que justice doit être rendue. Le plus tôt sera le mieux», a déclaré à la presse le président Ouattara, à propos du procès en cours à La Haye.
 
Le président ivoirien a rejeté l’accusation de justice des vainqueurs.«Je ne sais pas ce que veut dire "justice des vainqueurs", la justice est la même pour tous», a-t-il assuré. Mais désormais, les procès se tiendront devant la justice ivoirienne, a souligné le chef de l’Etat. «Je n’enverrai plus d’Ivoiriens à la CPI», a-t-il insisté.
 
«La CPI a joué le rôle qu’il fallait. A la sortie de la crise électorale, nous n’avions pas de justice, le pays était totalement en lambeaux (...) maintenant nous avons une justice qui est opérationnelle et qui a commencé à juger tout le monde sans exception. Ces procès commenceront très rapidement et je souhaite que ça aille plus vite que la CPI», a-t-il lancé. 
 
Alassane Ouattara avait déjà refusé de livrer à la CPI Simone Gbagbo, épouse de Laurent, malgré plusieurs requêtes de la Cour.
 
Jugée en mars 2015 à Abidjan, l’ancienne Première dame a écopé de 20 ans de prison. Des membres de l’opposition accusent Alassane Ouattara de ne pas avoir livré Simone Gbagbo afin de pouvoir refuser par la suite l’extradition à La Haye de ses partisans.
 
La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait assuré la semaine dernière devant les juges de Laurent Gbagbo que ses services enquêtaient «sur les deux côtés du conflit (...) cela prend du temps et nous demandons de la patience». La Côte d’Ivoire n’envisage pas de se retirer de la CPI, a souligné Alassane Ouattara.
 
Laurent Gbagbo, et Charles Blé Goudé comparaissent actuellement devant la CPI pour leur rôle présumé dans la crise post électorale qui avait fait plus de 3 000 morts en 5 mois. Mais aucun membre du camp Ouattara n’a encore été inquiété par la Cour.

Avec AFP