Assemblée nationale / Sidibé Abdoulaye (Député Rhdp) : «Le bureau n'a pas été saisi de la démission de députés»

  • 10/05/2019
  • Source : Linfodrome
Sidibé Abdoulaye, député Rhdp, dans un entretien, a qualifié de « rumeur » la démission de deux députées du Pdci-Rda du bureau de l'Assemblée nationale. Pour lui, même si cette démission devrait se confirmer par la suite, elle n'entachera en rien le fonctionnement de l'institution.

Cooptées dans le bureau de l’Assemblée nationale, les députées Pdci Camara Juliette et Anigo Attoumgbré ont décliné les postes de vice-président et de secrétaire. Quelle est votre réaction ?

L’Assemblée nationale n’a pas eu connaissance de courriers de démission du bureau de la part de députés à l'heure où je vous parle (17 h 34 minutes, ndlr). Je dis bien qu'il n’y a aucun courrier qui est arrivé à l’Assemblée nationale. Je viens tout juste de m’informer. J’ai appelé le secrétaire général, il m’a dit qu'il n’a pas reçu de courrier.

Voulez-vous dire que ce qui a été constaté dans la presse et sur les réseaux sociaux relève de la rumeur ?

Ce sont des rumeurs parce que le bureau de l'Assemblée nationale n'a pas été saisi officiellement de la démission de députés. J'ai vu comme vous des lettres signées de ces deux députées dans la presse et sur les réseaux sociaux. Même si c'était le cas, cela n'entacherait en rien le fonctionnement du bureau. Il y a ce que nous appelons un bureau a minima.

Ça s’est passé récemment en France. Pour ne pas que l’Assemblée soit bloquée, l'on réserve les places des absents et le bureau fonctionne. Le jour où ces députés reviennent à de meilleurs sentiments, ils reprennent leurs différents postes. Mais pour le cas d'espèce, les députés de l'opposition qui sont dans le bureau ont bel et bien été consultés par le président de l'Assemblée nationale. Les députées Camara Juliette et Anigo Attoumgbré ont donné leur accord. Et, c'est après proposition du président, en plénière, que leurs choix ont été adoptés.

Plus grave même, avant-hier, mercredi 8 mai, à 11h, elles ont été reçues par le président de l'Assemblée nationale. Elles ont confirmé leurs engagements. Je mets quiconque au défi de me prouver le contraire.

Malgré tout, on constate une crise au sein de l'institution. Alors, ne pensez-vous pas que le désaccord entre les présidents Bédié et Ouattara ait une répercussion sur le fonctionnement de l’Assemblée nationale ?

Non, je ne crois pas. Il faut faire attention car il y a la séparation des pouvoirs. Nous avons voté le président Amadou Soumahoro par la majorité des députés présents. Les groupes parlementaires ne sont pas forcément liés à des partis. La preuve, Yasmina, dit-on est du Pdci, mais elle n’est pas dans le groupe parlementaire Pdci. Les groupes parlementaires ont d’autres organisations. Des députés Pdci sont dans d’autres groupes parlementaires.

Des indépendants sont aussi avec nous. Le groupe parlementaire n’obéit pas forcement à un parti politique. C’est une organisation interne. Le désaccord entre les présidents Bédié et Ouattara peut avoir une influence. Mais, nous les députés, nous prenons nos responsabilités. Ce sont nous les professionnels de la politique. Nous disons à l’Assemblée nationale que celui qui est à même de nous conduire ou de comprendre les populations, c’est le président Amadou Soumahoro. On n’y peut rien et les élections l’ont démontré.

Est-ce qu’on ne se dirige pas vers une Assemblée nationale monocolore ?

Je dis non. Il y a des députés Pdci qui sont membres du bureau. Il y a également d'autres députés qui ont décidé d'appartenir au groupe parlementaire Rhdp mais qui gardent leur sensibilité politique. Être dans un groupe parlementaire, ne veut pas dire appartenir politiquement à ce groupe parlementaire. Au contraire, il y a un enrichissement parce qu'il y a une nouvelle configuration au niveau de l'Assemblée nationale avec un Rhdp fort de près de 154 députés et les autres. L'Assemblée nationale n'est pas monocolore car le Pdci a des députés au sein du bureau et des députés apparentés au nombre de 5 dont le député de Bongouanou sous-préfecture, Affi N'Guessan.

Cyrille DJEDJED