Assassinats, rackets et barrages illégaux: des Frci radiés

  • 23/08/2014
  • Source : Notre Voie
Les nommés Diakité Mory, Ouattara Lamine, Touré Mohamed, Kéita Amara et Ouattara Issouf, tous soldats 2ème classe, seront radiés bientôt des effectifs des forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci).

L’information a été donnée hier par le Magistrat-colonel Ange Kessi Kouamé Bernard, commissaire du gouvernement près le tribunal militaire d’Abidjan, qui a animé un point de presse à son cabinet. Selon le procureur militaire, ces cinq éléments ont été pris en flagrant délit de racket à un barrage illégal qu’ils ont érigé à Yakassé Mé (département d’Adzopé).

« Ils avaient érigé à YAKASSE ME un barrage de fortune que les inspecteurs avaient demandé de lever lorsqu’ils passaient pour se rendre à Abengourou, ce qui fut fait. A leur retour, ces cinq militaires FRCI avaient réinstallé ce barrage ; mal leur en prit : arrêtés, ils seront jugés bientôt» explique le chef du parquet militaire dans son propos liminaire.

A ces cinq éléments s’ajoute le caporal Traoré Mamadou, un autre Frci poursuivi pour les mêmes faits de racket. Ange Kessi Kouamé indique que «la radiation de ces six éléments des FRCI est déjà assurée ».

Le même sort sera réservé à « tout militaire FRCI gendarme ou policier qu’on trouvera sur la route à un barrage irrégulier ou en train de racketter ». Toujours dans le cadre de la lutte contre le racket, le procureur annonce des missions de contrôle et de répression sur l’ensemble du territoire national. « Des missions de contrôle et de répression seront effectuées à la fois par le parquet militaire, les inspecteurs de la Gendarmerie, de la Police et des Forces Républicaines.

Ces missions auront pour objectifs de renforcer la répression des rackets et barrages illégaux et s’assurer que seuls sont tenus les corridors autorisés ». La lutte contre le racket s’étend également aux corridors illégaux aux entrées et sorties des villes.

« Il arrive que pour des raisons de sécurité des autorités administratives réquisitionnent les forces pour installer des corridors à l’entrée ou à la sortie de leur ville.
Ces autorités administratives doivent attester cette nécessité en délivrant une réquisition en bonne et due forme. Un corridor non autorisé dont le chef de poste n’est pas en mesure de présenter cette réquisition sera considéré comme illégal et les agents arrêtés pour violation de consigne ; pareil pour les FRCI qui font valoir souvent des raisons de sécurité ou de ratissage pour dresser des barrages : ils doivent avoir l’autorisation signée du CEMG. Dans l’un ou l’autre cas, ces réquisitions ou autorisations doivent être limitées dans le temps et dans l’espace
». 
 
Le procureur militaire a annoncé par ailleurs la condamnation à la prison à perpétuité et la radiation des Frci du caporal Touré Ladji, un élément de la Police Militaire commandée en son temps par le Commandant KONE ZAKARIA, qui avait assassiné froidement le Commissaire de police de 1ere classe Kouadio Amani Alain à Sikensi. La victime revenait de sa plantation dans le village de Sahié lorsqu’il a été abattu. Arrêté le 10 Septembre 2012, le meurtrier a été reconnu par le tribunal militaire « coupable d’enlèvement, de séquestration suivi de meurtre». 
 
L’on note également l’arrestation de Séméré Issouf, élément Frci relevant des ex combattants basés à Yopougon qui a tué à bout portant le jeune Tiémoko Joèl (22 ans) dans la soirée du 21 avril 2014. L’assassin avait pris la fuite après son crime avant d’être arrêté et écroué à la maison d’arrêt militaire d’Abidjan (Mama) où il attend d’être juge pour meurtre.
 
Jean Khalil Sella