Arrestations au FPI : Amnesty International fait part de sa préoccupation

  • 08/05/2015
  • Source : Lebabi.net
L’Organisation Non Gouvernementale, Amnesty International, a dénoncé jeudi dans un communiqué, les conditions d’arrestation et de détention des trois cadres du Font Populaire Ivoirien (FPI) arrêtés lundi.

"L’arrestation et la détention dans des prisons éloignées de trois membres de l’ancien parti au pouvoir en Côte d’Ivoire, à cinq mois de l’élection présidentielle, portent toutes les apparences d’une pression sur l’opposition politique", a regretté Amnesty International.
 
"La proximité des élections présidentielles ne devrait pas justifier une quelconque pression sur des opposants politiques. Il faut l’ouverture d’une enquête indépendante et impartiale pour faire la lumière sur les motifs et circonstances de leur arrestation, et déterminer les responsabilités sur de possibles violations des droits humains, y compris celles qui auraient été commises par les forces de l’ordre sur des membres de leurs familles", préconise l'ONG.
 
Sébastien Dano Djedjé et Hubert Oulaye ont été arrêtés à Abidjan à leur domicile, tandis que Justin Koua l’a été sur son lieu de travail au nord-est de la ville. 
 
Interpellés lundi, les trois hommes comptent parmi les organisateurs le 30 avril d’une réunion de "frondeurs" ayant désigné M. Gbagbo, actuellement détenu par la Cour pénale internationale (CPI), "président" du Front populaire ivoirien (FPI), une démarche jugée sans "aucune valeur" par la direction de ce parti divisé à l’approche de la présidentielle d’octobre.
 
Les trois opposants sont dans des lieux de détention différents. Hubert Oulaye est en détention préventive à la prison de Dabou située à 15 kilomètres d’Abidjan. Il est dans une cellule non ventilée alors qu’il souffre de diabète et de tension artérielle. Il n’a pas reçu les médicaments pour ses soins depuis son arrestation" déplore Amnesty.
 
"Sébastien Dano Djedjé et Justin Koua sont détenus séparément dans des villes du centre du pays. Justin Koua a d’ailleurs été transféré dans un centre médical pour traitement pour des blessures non spécifiées."
 
Amnesty International se dit préoccupée par les conditions de leurs arrestations et révèle qu'"une trentaine de membres des forces de l’ordre auraient fait irruption tôt le matin du lundi 4 mai au domicile d’Hubert Oulaye pour en défoncer la porte. Elles auraient tiré sa petite fille de 15 ans, souffrant de paludisme, hors de son lit, lui auraient mis des menottes aux mains et l’auraient battue pour qu’elle indique où se trouvait son grand-père. Elle est actuellement en traitement à l’hôpital pour ses blessures."

Sébastien Dano Djedjé et Justin Koua sont ainsi inculpés pour violation d’une décision de justice, violence et voies de faits sur les forces de l'ordre, rébellion et atteinte à l'ordre public, et Hubert Oulaye pour l'assassinat de militaires de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) dans l'ouest du pays en 2012.

Avec dépêches