Après son enlèvement, le journaliste du" Nouveau Réveil" raconte son calvaire !

  • 21/11/2013
  • Source : Nouveau Reveil
Enlevé depuis le lundi dernier aux environs de 20h à la gare des 2 Plateaux, notre collègue Dieusmonde Tadé a été abandonné, aux environs de 2 h du matin, dans un village non loin de Gomon. C’est avec joie qu’il a été accueilli, hier, à notre rédaction.

En larmes et expliquant difficilement ce qu’il venait de vivre, nous vous livrons les premiers mots du miraculé qui explique les circonstances de son enlèvement.

Peux-tu revenir sur les conditions de ton enlèvement ?
Je voudrais, avant tout, commencer pour dire merci à Dieu. C’est Dieu qui est fort ! Parce que je reviens de loin. C’est hier à la descente aux environs de 20h. Je suis allé, comme d’habitude, emprunter mon taxi intercommunal à Mobil 2 Plateaux. Sur les lieux, pendant qu’on attendait des taxis qui font la ligne Deux Plateaux Yopougon, il y a un taxi qui est venu avec deux occupants dont le conducteur et qui m’a proposé ses services.

N’y trouvant aucun inconvénient, j’y suis monté. Pendant ce temps, j’étais en communication avec un frère, Jean Antoine Doudou du journal le Patriote. Quand je suis monté, il fallait une troisième personne pour que nous atteignions le nombre.

Mais curieusement, dès que je suis monté, le véhicule a démarré en trombe et ils ont fermé la portière, je me suis senti menacé et j’ai crié, «cousin, je suis en danger, je suis en danger». Mon voisin m’a dit «donne le portable». C’est ainsi qu’ils m’ont pris mes portables en me menaçant pour dire «si tu fais du bruit, on va finir avec toi».

Entre temps, le taxi avait déjà démarré et pris la direction de Agban là où on fait la conduite dénommé permis. Là-bas, il y avait un véhicule de type 4x4 vers lequel j’ai été conduit, ils m’ont forcé à monter à bord du véhicule où il y avait déjà 3 hommes et une femme tous encagoulés. A peine suis-je monté qu’ils m’ont bandé les yeux avec un foulard. Mais avant, j’ai pu constater que la troisième personne était une femme.

Et le véhicule a démarré en trombe. On roulait sur une voie bitumée et par la suite, j’ai constaté qu’on avait quitté la voie bitumée pour emprunter une autre non bitumée. Après plusieurs dizaines de kilomètres. Longtemps après, je les entendais qui disaient «Chao a appelé, Chao dit de le laisser». C’est après cela qu’ils m’ont ôté le bandeau et m’ont projeté dans la broussaille.

Tu as pu voir la plaque d’immatriculation du véhicule et sa marque ?
Je n’ai pas pu voir la plaque du véhicule parce que nous étions dans la pénombre, par contre j’ai pu constater que le véhicule était du genre Galooper gris avec des vitres teintées. Mais je n’ai pas pu voir l’immatriculation du véhicule. Depuis le taxi même je n’étais plus dans mon état normal. J’ai commencé à avoir des palpitations. Pris de peur et tout ce que vous pouvez imaginer, je n’avais pas eu l’esprit à cela dans un premier temps.

Où est ce que tu t’étais, par la suite, retrouvé ?
Quand ils m’ont projeté du véhicule, c’est dans la boue que je me suis retrouvé. Avec le choc de la chute, j’ai eu des vertiges, et après avoir repris mes esprits, j’ai cherché à quitter l’endroit où j’ai été abandonné de peur qu’ils ne reviennent sur leurs pas. L’endroit n’étant pas éloigné d’une piste.

As-tu pu te localiser ?
J’ai pu observer que je n’étais pas trop loin de Gomon vers Ores Krobou. C’est presque à l’entrée du village que j’ai passé la nuit de peur que si j’arrive dans le village, à cette heure-là, cela ne me crée encore des problèmes et de peur aussi que mes ravisseurs ne me reprennent, j’ai passé la nuit dans la broussaille. Et très tôt le matin, je suis allé vers la gare du village où j’ai pu avoir une occasion en demandant de l’aide à quelqu’un qui m’a payé le transport qui est de 500f pour me rendre à Elibou…
Ph : Olga Ottro