Après leur arrestation, Djédjé Dano, Hubert Oulaye et Justin Koua transférés

  • 05/05/2015
  • Source : AFP
Trois cadres du parti de Laurent Gbagbo, en pleine crise alors que l’ex-chef de l’Etat ivoirien est détenu par la Cour pénale internationale (CPI), ont été placés en détention mardi en Côte d’Ivoire, a-t-on appris de sources concordantes.

Interpellés lundi, les trois hommes avaient participé le 30 avril à une réunion de "frondeurs" ayant désigné M. Gbagbo "président" du Front populaire ivoirien (FPI), une démarche jugée sans "aucune valeur" par la direction de ce parti qui se déchire à l’approche de la présidentielle d’octobre.
 
Les ex-ministres Sébastien Dano Djedjé et Hubert Oulaye, ainsi que Justin Koua, "ont été placés sous mandat de dépôt", a indiqué à l’AFP leur défenseur, Me Rodrigue Dadjé.
 
Ces trois proches de l’ancien chef de l’Etat ont été transférés "dans les prisons de Dabou, Toumodi et Bouaké", des villes du sud et du centre du pays, a précisé Franck Anderson Kouassi, un cadre de leur parti.
 
Ils comptent parmi les principaux organisateurs du meeting controversé du 30 avril tenu par les "frondeurs" du FPI, formation fondée par M. Gbagbo.
 
Des échauffourées s’étaient produites avant la manifestation, qui s’était finalement déroulée sans heurt à Mama (sud-ouest), le village natal de l’ex-président.
 
Le tribunal d’Abidjan a prononcé fin 2014 l’irrecevabilité de la candidature de M. Gbagbo à la tête du parti. Ses partisans avaient fait appel.
 
La décision est attendue le 5 juin.
 
MM. Djedjé et Koua sont poursuivis pour "discrédit sur une décision de justice, violence et voies de faits sur les forces de l’ordre, rébellion et atteinte à l’ordre public", selon Me Dadjé.
 
Hubert Oulaye, un ancien député de Guiglo (ouest), est accusé de "complicité d’assassinat de militaires de l’Onuci dans l’ouest du pays", a ajouté l’avocat, sans plus de précisions.
 
Sept Casques bleus nigériens de l’Opération de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) et huit civils avaient été tués en juin 2012 près de Guiglo.
 
Le FPI s’enfonce dans la crise à quelques mois de la présidentielle d’octobre, un scrutin jugé crucial pour la stabilité du pays et dont le président sortant Alassane Ouattara est le grand favori.
 
Le premier camp, derrière le président du parti Pascal Affi N’Guessan, veut présenter un candidat à la présidentielle. Mais le camp rival refuse un tel scénario et fait de la libération de M. Gbagbo "le coeur de la stratégie de lutte du parti".
 
Laurent Gbagbo est écroué depuis fin 2011 à La Haye, où il doit être jugé par la CPI pour des "crimes contre l’humanité" présumés commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011.
 
Née de son refus de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, la crise a fait plus de 3.000 morts en cinq mois de violences.
 
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