Après le discours d’orientation du président du Fpi : Le Rdr aux abois

  • 12/09/2013
  • Source : Notre Voie

«Affi peut être arrêté ». Ce titre qui faisait, récemment, la manchette du Patriote, quotidien proche du Rdr, traduit la peur qui mine le régime Ouattara depuis le retour de Pascal Affi N’GHuessan.
Il n’y a aucun doute. Le discours d’orientation du président statutaire du Front populaire ivoirien a fait mouche dans le camp du parti au pouvoir. Pascal Affi N’Guessan en déclarant, le samedi 7 septembre dernier, à l’ex-Qg de campagne du président Laurent Gbagbo, que « la Côte d’Ivoire est méconnaissable» sous Alassane Dramane Ouattara, a atteint le Rdr là où ça fait le plus mal. Et le parti dirigé par Ouattara appelle à l’arrestation du président du Fpi. Dans une récente interview au journal Le Patriote, le Secrétaire national du Rdr chargé des droits de l’homme, Me Coulibaly Soungalo, a mis à nu la panique au sein du régime Ouattara. En agitant le chiffon rouge de l’intimidation. « Monsieur Affi doit se rappeler qu’il n’est qu’en liberté provisoire… de telles déclarations peuvent conduire à son interpellation», soutient l’avocat du Rdr. Qui accuse, sans preuve, Affi d’avoir tenu des propos xénophobes, racistes et discriminatoires.


Ce qui désarçonne le régime Ouattara, ce n’est pas tant les propos du genre « les étrangers ne peuvent pas prendre nos terres, Bouaké ne doit pas devenir la deuxième capitale du Mali…», que le président du principal parti d’opposition aurait tenu récemment devant des cadres du « V » baoulé. En vérité, le Rdr a peur du réveil du Fpi. Et c’est justement le discours d’orientation d’Affi N’Guessan qui met le Rdr aux abois. Un discours dans lequel il dénonce publiquement les échecs du Pouvoir Ouattara et prend rendez-vous avec les Ivoiriens en 2015. La peur du Rdr ne date pas d’aujourd’hui. Le 23 août dernier, Nord-Sud quotidien, journal proche de Guillaume Soro, se demandait s’il ne fallait pas incarcérer de nouveau Pascal Affi N’Guessan, Laurent Akoun et Justin Koua. Ce journal pro-Ouattara s’inquiétait, en effet, de ce que ces ex-détenus politiques reprennent leurs activités politiques.


« Seulement voilà, le retour aux affaires de ces acteurs politiques ramène une question à l’esprit. Ne courent-ils pas le risque de retourner en prison ? En effet, la liberté provisoire dont ils jouissent sous-entend qu’à tout moment, ils peuvent être rappelés devant le juge. Bien plus, ils peuvent retourner dans la cellule, si ce dernier constate que leur présence hors de la prison constitue un problème », écrit Nord-Sud Quotidien. Sans spécifier le problème que représente le retour d’Affi et des autres pour les Ivoiriens. En vérité, ce retour est une aubaine pour les Ivoiriens qui souffrent de la dictature Ouattara. Pour le camp Ouattara, il s’agit d’une inquiétude le fait d’être en face d’opposants déterminés pour la démocratie et les libertés. Le Rdr ne veut pas d’une opposition responsable comme le Fpi. Il n’aime pas les débats d’idées qui pourraient montrer toutes ses carences dans la gestion quotidienne de la société ivoirienne.

Robert Krassault