Après le 12è congrès du PDCI/ KKB accuse : « Amadou Gon a corrompu les délégués du Nord »

  • 12/10/2013
  • Source : L'Inter
Une semaine à peine après le 12è congrès ordinaire du Pdci, le candidat malheureux, Bertin Konan Kouadio dit Kkb, fait de graves révélations sur les coulisses de l'événement.

C'était hier, vendredi 11 octobre, à l'occasion de son passage à notre Rédaction, pour dit-il, saluer le professionnalisme dont les journaux du groupe Olympe ont fait montre pendant cette période. Le désormais ex-président des jeunes du Pdci est revenu sur les fumeuses conditions dans lesquelles s'est tenu le congrès, notamment le scrutin l'ayant opposé au président du Pdci, Henri Konan Bédié. Pour Kkb, ce qui s'est passé au palais des sports de Treichville était « tout sauf une élection ».

Selon lui, en effet, tout a été planifié pour que Bédié soit proclamé vainqueur. Entre autres, l'implication du secrétaire général de la présidence de la République, Amadou Gon Coulibaly, dans cette affaire interne au Pdci. « Amadou Gon a visité tous les hôtels où se trouvaient nos délégués du Nord pour remettre à chacun d'eux 500 000 fcfa », accuse le député de Port-Bouët, avant d'ajouter que « tous les ministres sont descendus pour donner au moins 200 000 fcfa aux secrétaires généraux de section ». Même le gouverneur du district d'Abidjan, Robert Beugré Mambé, est accusé par Kkb d'avoir fait circuler des billets de banque pour assurer la victoire à Bédié.

Outre ces irrégularités, le candidat malheureux dénonce d'autres actes participant de la ''technologie électorale'' mise en œuvre par le camp adverse « Adjoumani( le ministre et porte-parole du comité d'organisation, ndlr) votait pour tous les délégués ». Par ailleurs, révèle-t-il, des secrétaires généraux de section fictifs ont été « fabriqués » dans certaines localités comme Fresco. « Donc, dans ces conditions, nous savions que nous allions perdre », admet Kkb. Toutefois, souligne-t-il, il se devait d'aller jusqu'au bout.

« Pour le principe, pour la symbolique, il fallait que Bédié ait un adversaire, car personne au parti ne veut l'affronter », explique-t-il son entêtement à rester dans la course, en dépit de toutes les tractations souterraines. Et de révéler que pour obtenir le retrait de sa candidature, Bédié lui a proposé de le nommer au secrétariat exécutif. D'ailleurs, révèle-t-il, le président du Pdci s'est offusqué d'apprendre qu'il a pu réunir et déposer la somme de 18 millions fcfa exigée de chaque candidat : « Quand Bédié a appris que j'ai déposé mes 18 millions, il est tombé malade ». Pour Kkb, au-delà de sa cinglante défaite, la tenue du congrès est, en soi, une victoire personnelle. Sa candidature aura, selon lui, permis d'obtenir non seulement la tenue du congrès, mais aussi le principe d'une candidature du Pdci à l'élection présidentielle de 2015.

« Ma candidature, c'était pour mettre fin au militantisme moutonnier ; je ne suis pas un suiveur. J'ai démontré que je n'agis pas sous la dictée d'autrui. Je ne suis pas quelqu'un qu'on manipule », lance triomphant, le député de Port-Bouët. Pour lui, point de doute qu'il y aura un candidat issu du Pdci en 2015. « Nul ne peut empêcher la candidature d'un militant du Pdci en 2015. Je serai au rendez-vous de 2015(...) Le rendez-vous de 2015 n'est pas négociable, nous y serons. Le problème reste donc entier », assure Kkb, qui se dit peu inquiet pour son avenir politique. « Je suis comme une tige de manioc. Partout où on me jette, je pouesserai », lâche-t-il, philosophe.

Assane NIADA