Anaki Kobenan dénonce une "dérive totalitaire" du pouvoir

  • 16/04/2015
  • Source : AFP
Le chef d’un petit parti de la majorité au pouvoir en Côte d’Ivoire a dénoncé jeudi une "dérive totalitaire" du régime d’Alassane Ouattara, à six mois de la présidentielle d’octobre, cruciale après une décennie de crise politico-militaire.

"Il y a, de manière certaine, une dérive totalitaire du régime du président Alassane Ouattara, qui s’installe peu à peu dans notre pays", a lancé Innocent Kobena Anaky, le président contesté du Mouvement des forces d’avenir (MFA).
 
M. Anaky accuse le pouvoir d’avoir tenté de l’évincer de la tête de ce parti mineur de la coalition au pouvoir.
 
Dimanche, un groupe de dissidents, mené par son numéro 2, a annoncé la destitution de M. Anaky, qui souhaite voir le MFA postuler à la présidentielle d’octobre, alors que l’exécutif vise la candidature unique de M. Ouattara.
 
"Le président Alassane Ouattara a besoin d’un MFA +collabo+", a affirmé dans un discours M. Anaky, qui, tout en contestant son éviction, a dit craindre un "passage en force", voire un "hold-up électoral" du pouvoir, pour le scrutin à venir.
 
Le MFA, créé par M. Anaky, est membre de la coalition au pouvoir, qui comprend principalement le Rassemblement des républicains (RDR, la formation de M. Ouattara) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), l’ancien parti unique, dirigé par l’ex-président Henri Konan Bédié.
 
Le Front populaire ivoirien (FPI), principale formation d’opposition et parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, et le PDCI sont également en proie à des déchirements internes.
 
Au PDCI, quatre "frondeurs", dont l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny, s’opposent au choix de leur formation de ne pas présenter de candidat en octobre afin d’assurer la victoire d’Alassane Ouattara.
 
Le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, qui souhaite conduire son parti à la présidentielle, est également confronté à une forte contestation interne.
 
Le pays a connu une décennie de tourmente politico militaire qui a culminé avec la présidentielle de novembre 2010. Plus de 3.000 personnes sont mortes dans des violences postélectorales liées au refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara.
 
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