Ahizi Aka Daniel (Pit) à propos du bilan du Pdt Ouattara : « C’est négatif »

  • 22/10/2013
  • Source : Soir Info
Le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) ne s’est pas démarqué, dimanche 20 octobre 2013, de sa posture de « parti de gauche, socialiste » s’étant mis « sans ambiguïté dans l’opposition » face à un gouvernement libéral.

 Ahizi Aka Daniel, président du Pit, donnait une conférence de presse consécutive à un comité central du parti qui avait lieu dans une Université privée des Deux Plateaux. L’ancien ministre de l’Environnement et des Eaux et Forêts a jugé « négatif » le bilan d’Alassane Ouattara, plus de deux ans après son entrée en fonction. « Le président Ouattara a dit qu’il allait créer un million d’emplois. On ne voit rien venir », a martelé Ahizi Aka, en présence de personnalités de son parti. « C’est négatif », a estimé le chef du Pit au sujet du bilan de Ouattara. Il a ironisé sur un taux de croissance « miraculeux » annoncé à près de 10% alors que la « pauvreté s’accroît ». « C’est une croissance qui appauvrit le peuple. C’est une croissance forte pour les capitaux étrangers, les multinationales », a apprécié Ahizi Aka.
 
Plus offensif, il a trouvé qu’on « est en train de brader toute la Côte d’Ivoire à des multinationales ». « Les richesses créées par les ressources de la Côte d’Ivoire doivent bénéficier en premier lieu aux Ivoiriens », a affirmé Ahizi Aka Daniel. Sur un autre chapitre, le chef du Pit a regretté que son parti n’ait pas été entendu dans le débat autour de l’adoption des lois relatives à la nationalité, à l’apatridie et au foncier. Le Pit avait souhaité un référendum sur ces questions « sensibles » mais elles ont été finalement tranchées au niveau du Parlement. Pour Ahizi Aka, il n’était pas possible d’espérer un « débat serein dans une assemblée monocolore ». Le président du Pit a, par ailleurs, déploré que les dozos, chasseurs traditionnels, soient régulièrement cités dans les attaques contre les forces de l’ordre et les populations civiles. « Il faut les ramener chasser le gibier dans leur environnement traditionnel », a recommandé Ahizi Aka.
 
Evoquant la réconciliation, le leader du parti de gauche avait dit le Pit « préoccupé par l’absence de progrès dans la mise en œuvre d’une stratégie de réconciliation nationale ». « C’est un long processus, la réconciliation nationale. Nous pensons qu’il y a un point de départ qui pourra être la concertation nationale », a évoqué le successeur de Francis Wodié. Il a rappelé que la concertation nationale a été proposée, depuis de longues années, par son parti. « Le président Wodié avait dit : la concertation nationale ou la violence. Il n’a pas été écouté (…) Je demande aux Houphouétistes de revisiter la pensée d’Houphouët. Ils comprendront qu’ils sont à côté de la plaque », s’est exprimé Ahizi Aka.
 
Relativement à la Cour pénale internationale (Cpi), le président du Pit a réaffirmé la position de son parti à savoir que les problèmes devaient être réglés sur le plan intérieur. « Le fait qu’on ait transféré le président Gbagbo à La Haye est une honte pour la Côte d’Ivoire. Nous apprécions, dès lors, qu’on ne puisse pas extrader Simone Gbagbo. Tout comme, nous soutenons qu’on n’extrade pas Charles Blé Goudé (à la Cpi) », a fait valoir Ahizi Aka. A une question concernant Angèle Gnonsoa, pionnière du Pit, en exil depuis la crise post-électorale, Ahizi Aka a indiqué que cette dernière était une « référence » et qu’il était important qu’elle rentre en Côte d’Ivoire. « On nous donne la possibilité avec l’appui de l’Etat d’aller la chercher. Mais, il faut pouvoir réhabiliter sa maison », avait énoncé le conférencier.    
 
Kisselminan COULIBALY