Affrontements inter-communautaires à Bouna : Une vingtaine de morts dont des burkinabés, l'auteur présumé activement recherché

  • 30/03/2016
  • Source : Lebabi.net
Les affrontements entre des éleveurs peuls et des agriculteurs, déclenchés jeudi, ont fait 19 morts dont un gendarme à Bouna, ville située dans le nord-est de la Côte d'Ivoire, ont annoncé mardi les autorités ivoiriennes. Les médias burkinabés ont également annoncé la mort de plusieurs de leurs ressortissants dans le conflit.

"Le calme est revenu, mais le bilan est de 19 morts dont un gendarme, 41 blessés dont deux gendarmes", a affirmé à l'AFP la ministre ivoirienne de la Cohésion sociale et de l'indemnisation des victimes, Mariatou Koné. 
 
Plus d’une dizaine de Burkinabè (entre 10 et 12) sont parmi l’affrontement intercommunautaire rapporte APA qui cite le quotidien Aujourd'hui au Faso. Des échanges sont en cours avec les autorités ivoiriennes pour connaître le nombre exact de victimes burkinabè dans ce drame et leurs identités.
 
Les affrontements ont également provoqué le déplacement "de 3.000 personnes issues de la communauté des éleveurs peuls dont la plupart sont des femmes et des enfants".
 
De l’avis du reporter de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB-Radio), plus de 300 personnes ont été recensées au centre des jeunes de Batié (ville de Sud-ouest du Burkina) dont une centaine de femmes et d’enfants. 
 
La même source rapporte que d’autres localités de la région ont accueilli des réfugiés. C’est le cas de 559 réfugiés, dénombrés à Kpéré, 194 déplacés à Boussoukoula, 117 réfugiés à Kosso.
 
‘’Dès l’affluence des premiers réfugiés, la Croix-Rouge burkinabè et la direction régionale de l’action sociale ont pris des mesures pour venir en aide aux personnes en détresse’’, a indiqué le haut commissaire du Noumbiel (province du sud-ouest du Burkina), Yaya Sanou, cité par la presse.
 
"Nous avons même enregistré dix naissances de bébés ces derniers jours", a souligné la ministre ivoirienne. Ces personnes réfugiées dans différents points de la ville ont reçu une assistance humanitaire, notamment des vivres et des médicaments. "J'appelle au calme et demande à la population de ne pas se faire justice", a martelé Mme Koné, accusant des "bandits de profiter de la situation".
 
Des sources sécuritaires ont accusé les "dozos", des chasseurs traditionnels ivoiriens, "armés de kalachnikovs", d'avoir contribué à "envenimer le conflit". "Jean-Marie, un chef Dozo est activement cherché", ont affirmé ces mêmes sources.
 
Un calme précaire serait revenu dans la localité, suite au déploiement des forces de sécurité ivoiriennes.
 
Les conflits opposent souvent les éleveurs peuls nomades à la recherche de pâturages pour leurs troupeaux aux agriculteurs qui dénoncent la destruction de leurs champs au passage des troupeaux. 
 
"A Bouna ces deux derniers jours, il y a eu des violences particulières dues peut-être à une situation qui couvait déjà", a expliqué M. Toh Bi, directeur de cabinet du ministre de la Défense.
 
 Quelque 900 hommes des forces de défense et de sécurité ont été déployés dans la ville pour maintenir l'ordre.
 
Avec AFP, APA