Affi libre, ses camarades en prison : chance ou décision politique?

  • 10/03/2015
  • Source : Lebabi.net
Après deux mois d'audience, une semaine de plaidoiries et près de 9h de délibérations, le verdict dans le procès fleuve de 83 pro-gbagbo dont l'ex-première Dame Simone Gbagbo est tombé ce mardi, aux petites lueurs du jour.

Comme il fallait s'y attendre, les peines ont été lourdes dans l'ensemble. Mais la condamnation d'un homme risque de faire débat, il s'agit du président du FPI, Pascal Affi N’guessan, condamné à dix-huit mois de prison avec sursis, cette peine est couverte par les deux ans de détention provisoire qu’il a effectué. Il est donc "libre de tout mouvement".
 
Avec la crise qui secoue le FPI, ses détracteurs qui l'accusaient de traiter avec le gouvernement pourront s'en donner à cœur joie.
 
Aboudramanne Sangaré, principal opposant à Affi, et qui l'avait démis de ses fonctions de président jeudi passé par un comité extraordinaire a écopé quant à lui de 5 ans de prison pour "trouble à l’ordre public et coalition de fonctionnaires" et cinq ans de privation de droits civiques. Il voit ainsi son rêve de diriger le parti de Laurent Gbagbo s'éteindre.
 
" Le FPI a mené le dialogue politique avec les autorités. Condamner le président du FPI que je suis, c’est mettre du plomb dans l’aile des discussions politiques", a déclaré Affi N’guessan, lors de son passage à la barre pour dire son dernier mot ce lundi.
 
Cette sentence pourrait donc s'expliquer par la volonté du gouvernement d'avancer dans les discutions avec l'opposition.
 
Pour les opposants à Affi, c'est la goutte d'eau de trop:" Affi travaille ave le gouvernement, il veut se présenter aux élections pour donner un semblant de transparence dans la réélection d'Alassane Ouattara, mais nous n'allons pas le laisser faire, il doit démissionner" lançait  un militant du parti à la rose. Pour ce dernier, la liberté accordée a Affi Nguessan est la preuve de sa connivence avec le Gouvernement Ouattara.
 
Les pro-affi quant à eux saluent "une décision juste et pleine de sens":"C'est une bonne nouvelle pour notre président qui pourra bien gérer les affaires du parti. Mais on n'oublie pas nos camarades qui ont été condamnés, on va toujours se battre pour leur libération" a indiqué à Lebabi.net un proche du président Affi.
 
La lutte pour le contrôle du Front populaire ivoirien, qui s’est invitée à la barre du procès de la crise, lors du passage des accusés Affi N’guessan Pascal et Aboudramane Sangaré aura fait au moins un gagnant parmi les perdants.
 
APR/Lbb/Lebabi.net