Affaire « rien ne sera renégocié » Gervais Coulibaly, Ahipeaud et Moriféré chargent Hamed Bakayoko

  • 02/05/2014
  • Source : Le Mandat
Le Rassemblement du peuple de Côte d’Ivoire (RPCI) a commémoré les 24 années de multipartisme en Côte d’Ivoire, le mercredi 30 avril, à son siège sis à Cocody les 2 Plateaux. Où, il a proposé une ‘’Charte pour la démocratie’’ en vue des élections à venir.

30 avril 1990-30 avril 2014. Après vingt quatre ans, Pr Bamba Moriféré et ses compagnons n’ont pas voulu passer sous silence leurs années de lutte pour l’instauration du multipartisme en Côte d’Ivoire. Profitant de la période d’accalmie qui prévaut en ce moment, le président du RPCI a jugé utile de commémorer la date fatidique du 30 avril 1990.

Une époque qui a vu la réforme de plusieurs organisations syndicales, notamment la FESACI, le SYNARES, sous le président Houphouët-Boigny. «Si nous sommes arrivés à ce stade, c’est parce que les Ivoiriens se sont battus pour l’instauration du multipartisme. (…) Mais, si l’ancien parti unique a lâché du leste en accédant au multipartisme, il n’a pas accédé à la démocratisation du pays», a rappelé Bamba Moriféré dans son adresse de bienvenue.

Selon lui, ce combat devrait reprendre afin de permettre à la Côte d’Ivoire de devenir un pays démocratique. D’où le choix du thème interrogatif : « Du multipartisme à la démocratie, quels enjeux pour l’avenir de la Côte d’Ivoire ? ».

Les échanges se sont voulus interactifs entre les journalistes et les partis politiques représentés, dont le RPCI, l’UDL de Ahipeaud Martial et le Cap-Udd de Gervais Coulibaly. Limite d’âge et de mandat… Dans l’optique de la tenue d’élections libres, justes et transparentes en 2015, Bamba Moriféré a proposé une charte de la démocratie. « Nous comptons mobiliser le peuple ivoirien à travers notre Charte pour arracher la démocratie.

Elle ne vient pas seule. Ce sont les hommes qui luttent », a-t-il confié. Il s’est prononcé sur les questions de limitation de mandat et d’âge. A l’en croire, la disposition des deux mandats doit être invariable et la limite d’âge doit sauter. Le patron du RPCI a dit qu’il souhaite que cette loi ne soit pas amendable afin que « ceux qui ont soit 25 ans et qui ont les capacités, les facultés nécessaires puissent être candidats à une élection présidentielle.

Il en est de même, selon lui, pour ceux qui ont 80 ans et qui ont les capacités de gérer le pays ». Parlant de la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), Bamba Moriféré a révélé que les partis membres du Cadre permanent de concertation (CPD) se sont entendus sur un minimum. En lieu et place des 13 membres proposés par le Conseil des ministres, il a souhaité que le nombre de Commissaires passe à 19 ou 20.

« Cela est raisonnable. Nous disons qu’il doit y avoir une parité entre le pouvoir et l’opposition (50/50). Nous ne voulons pas de société civile. C’est une affaire de politique. Sinon, nous risquons de revenir en arrière. Le consensus au niveau de l’opposition n’est pas un problème », a-t-il proposé.

Toujours sur la question, il a dit être prêt à mener le combat avec le Front populaire ivoirien (FPI) sur certaines bases. Mais, le Secrétaire général du RPCI, Pr Coulibaly Climanlo Jérôme, a asséné ses vérités aux frontistes. Qui, dira-t-il, « résume tout leur combat à la libération de Laurent Gbagbo ». …
 
 
Ahipeaud et Gervais chargent !
Ahipeaud Martial a cru bon de revenir sur la question qui fâche l’opposition. A savoir que le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko a dit récemment que : « La composition de la CEI ne sera pas renégocier ».

Il a dénoncé cette attitude du sécurocrate tendant, selon lui, à faire croire comme s’il avait une main mise sur le temps et l’espace. «Je voudrais dire qu’il y a certains langages qu’il ne faut pas adopter. En disant que : ‘’rien ne sera renégocié’’.

En le disant, c’est comme si on maîtrisait le temps et l’espace. Même le grand Houphouët-Boigny a fait profil bas ». Il a fait la promesse à celui qu’il appelle son mentor, Bamba Moriféré, qu’il se battra de toutes ses forces comme sous Houphouët-Boigny afin que la Côte d’Ivoire soit un pays démocratique en 2015. « Le Président Ouattara qui a souffert comme un martyr est dans une mauvaise posture depuis qu’il est au pouvoir.

Ce qui se passe ne lui fait pas honneur. Il doit plutôt appeler l’opposition autour de la table. Nous sommes en train de voir le triomphe de la belligérance », a déploré le N°1 de UDL.
 
A son tour, Gervais Coulibaly n’y est pas allé de main morte. Il a menacé de mettre fin au dialogue si la CEI reste composée de 13 membres. « Nous allons continuer la discussions avec le Gouvernement, sans force, sans violence. Je serai à la tête de ce combat. En tout cas, si on ne discute pas de la recomposition de la CEI, on ne discutera plus de rien.

On nous parle du NDI. Mais, pourquoi le Gouvernement n’applique pas tout ce que le NDI a demandé, notamment le Statut de l’opposition et son financement. Nous ne pouvons rien leur imposer, qu’on ne nous impose rien », a menacé le patron du CapUdd .