‘’Affaire nous sommes déçus de la visite de Soro’’ : Touré Moussa ‘’déshabille’’ Boga Sivori et fait des révélations

  • 21/08/2013
  • Source : Le Patriote

La sortie avant-hier du chef du village de Gnalégribouo, Boga Sivori, dans le quotidien ‘’Soir Info’’ et relative à la récente visite du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, dans la région du Gôh, n’a pas été du goût du directeur de la communication du président du parlement ivoirien, Touré Moussa.
Hier, le responsable de la communication du premier député ivoirien, par ailleurs membre du comité d’organisation de cette visite de 72 heures dans la région natale de Laurent Gbagbo, était devant la presse pour apporter la réplique au gardien des us et coutumes. Et on peut dire qu’il n’y est pas allé du dos de la cuillère pour asséner ses vérités à celui qui est également journaliste au quotidien Notre Voie. «En tant que chef de la communication du président Soro, et partie prenante de l’organisation de cette visite, je suis interpellé par l’interview de Boga Sivori », dira-t-il d’entrée. Et le conférencier de poursuivre : « Je pense qu’il y a quelques informations qu’il est nécessaire de porter à la connaissance de l’opinion. M. Boga Sivori dit qu’il est déçu de Guillaume Soro et il est déçu de la visite. Je trouve que ce sentiment de déception est étonnant ». Ainsi M. Touré, pour marquer cet étonnement, indiquera d’abord que pour lui, la visite de son parton à Gagnoa a été avantageuse pour les populations laissées à l’abandon depuis des décennies. Il a, en outre, égrené le chapelet des préoccupations posées par les populations et les solutions concrètes et immédiates apportées pour résorber les difficultés évoquées tout au long de la tournée. «Quand on est arrivé sur le terrain, les populations ont posé des problèmes réels de développement. C’est une région qui a été abandonnée quand bien même ses cadres étaient au pouvoir pendant 10 ans. A Gnangbodougnoa, les populations nous ont présenté une école qui date des années 50 et dans un état piteux. Séance tenante, le président de l’Assemblée Nationale a décidé de la construction d’une nouvelle école et l’entrepreneur qui a été désigné a reçu les fonds pour faire le travail ». Et de poursuivre : « Mieux, dans le village de Gnaliépa, chez la maman de Gbagbo, qu’est-ce qu’on a vu ? Le préau sous lequel nous avons été reçus, où les grandes décisions du village se prennent selon les propres mots du chef de ce village, est en putréfaction. Là encore, le président de l’Assemblée Nationale a décidé de la réhabilitation du préau avec un équipement de 500 chaises. L’entrepreneur a reçu séance tenante les moyens. Dans le village de Blé Goudé, Kpogrobré, le château d’eau est en panne depuis des années. C’est donc dans la rivière de Kpô que les populations s’approvisionnent en eau. Guillaume Soro a donné les moyens pour la réparation du château», a-t-il relaté. Non sans souligner que le chef du village de Mama, gravement malade et sans assistance depuis belle lurette, a été évacué à Abidjan, sur instruction de l’illustre hôte, pour recevoir des soins. Pour Touré Moussa, «Guillaume Soro fait tout cela, au nom de la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, à la demande des chefs lors de la rencontre de Yamoussoukro, il a obtenu des libérations de cadres pro-Gbagbo après échange avec le chef de l’Etat», a révélé Touré Moussa.
Parlant enfin de Boga Sivori, le notable-journaliste qui s’est répandu dans la presse en tentant de minimiser la portée d’une telle visite, le conférencier n’a pas trouvé de mots assez forts pour marquer sa surprise, d’autant – et c’est une révélation de taille – le chef Boga, selon M. Touré, a été l’un de ceux qui ont insisté pour que cette visite soit effective. «Il a dit qu’il que si Soro ne va pas à Gagnoa, lui Boga aura honte, parce qu’il a dit à toutes les populations que le président du parlement était son ami ». Pour convaincre « son ami », le conférencier explique que c’est avec une importante délégation que le notable s’est rendu chez le président Soro pour lui dire, la main sur le c?ur, qu’il s’engageait pour que la mobilisation soit totale et sans faille. Evidemment, pour réussir ce pari, poursuit le conférencier, notre journaliste-notable a demandé que des moyens conséquents soient mis à sa disposition. Ce qui fut fait séance tenante. «Il a reçu une grosse enveloppe de quelques millions de nos francs », précise le collaborateur du député de Ferké. Mieux, M. Touré rapporte que, sans doute grisé par l’épaisseur de l’enveloppe reçue, Boga Sivori est allé jusqu’à mettre en garde l’ancien Premier ministre de Gbagbo contre les intentions funestes d’un haut cadre de la région, Dano Djédjé, qui aurait donné des instructions dans trois des villages que devait visiter Soro Guillaume, pour que l’eau qu’on lui servirait à boire en guise de bienvenu soit empoisonnée. Selon le conférencier, qui n’entendait rien occulter des « confidences » du chef Boga, ce dernier s’est même laissé à des réflexions du genre : « le FPI est un parti totalitaire, il ne veut pas de Soro à Gagnoa ». C’est tout le sens selon Touré Moussa de l’évocation lors de l’un de ses meetings par Soro de la question de son assassinat par l’ancien ministre de la Réconciliation nationale. Devant des journalistes médusés, le conférencier allait enfoncer le clou de l’inconséquence du chef du village de Gnalégribouo en révélant que l’argent qui lui avait été remis pour la « préparation du terrain » a tout simplement disparu dans la poche de « l’ami » de Guillaume Soro, puisque le constat a été fait plus tard que rien n’avait été entrepris pour cette mobilisation. « Tu as pris notre argent, tu n’as rien fait, on n’a rien dit. Comment oses-tu nous vilipender par la suite ? », s’est offusqué le conférencier. D’ailleurs, pour ne rien cacher à ses interlocuteurs, Touré Moussa brandira aux journalistes les termes d’un SMS signé de Boga Sivori, dans lequel après sa sortie dans la presse, il écrivait : « Mes frères, on est ensemble. Ne tenez pas compte de ce que j’ai dit dans la presse. C’est parce que je suis menacé par le FPI et les responsables de mon journal ».

Lacina Ouattara