Affaire des écoutes Soro-Bassolé : Une expertise met en doute l’authenticité des enregistrements

  • 04/03/2016
  • Source : Lebabi.net
Une expertise, mettant en doute l’authenticité des enregistrements téléphoniques qui empoisonnent depuis plusieurs mois les relations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, a été remise à la justice burkinabè, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.

L’analyse demandée par Me William Bourdon, avocat français de Djibrill Bassolé, et réalisée par un expert français remet en question l’authenticité des seize minutes d’enregistrement.

"L’enregistrement fourni ne peut être présenté comme étant un enregistrement intègre", écrit l’expert dans ce document révélé par Le Monde et que l’AFP a pu consulter. Il évoque l’hypothèse d’"un montage" réalisé à partir de plusieurs conversations téléphoniques.
 
"Depuis le départ, cette retranscription est la preuve cardinale sur laquelle s’appuie le Burkina dans ses accusations contre mon client", a déclaré à l’AFP Me William Bourdon . 
 
Djibrill Bassolé, homme clé du régime de Blaise Compaoré tombé en 2014, et Guillaume Soro ont nié avoir eu cette conversation, dénonçant une "manipulation".
 
 
"Non seulement elle n’a aucune valeur juridique car tout laisse à penser que c’est une écoute clandestine, mais il est désormais établi qu’elle n’est pas authentique. Toutes les charges s’écroulent", a-t-il ajouté.
 
M. Bassolé a été interpellé à son domicile le 29 septembre. Il a été notamment inculpé de "haute trahison", "attentat à la sûreté de l’Etat" et "collusion avec des forces étrangères pour déstabiliser la sécurité intérieure".
 
La justice burkinabè a lancé le 8 janvier un mandat d’arrêt à l’encontre de Guillaume Soro, provoquant une crise diplomatique entre les deux pays voisins historiquement liés.
 
Ces enregistrements d’une conversation attribuée à Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères du Burkina, et Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale ivoirienne, laissaient entendre que ce dernier était impliqué dans la tentative de coup d’État contre le régime de transition burkinabè à la mi-septembre.

Avec AFP