"Affaire des 200" : Le ministre Bruno Koné réagit à la vague d'indignations

  • 25/04/2016
  • Source : Lebabi.net
Face aux réactions qu'on suscité ses propos sur "l'affaire des 200 internautes", le ministre de l'économie numérique et porte-parole du Gouvernement, Bruno Koné a décidé de réagir, lundi, aux différentes indignations. Déclaration transmise fidèlement.

 Chers internautes,

J’ai décidé de revenir vers vous, cette fois par l’écrit, afin de clarifier mes propos sur le constat du ‘’rien ne va’’. Cela principalement pour arrêter l’usage excessif que certains voudraient faire de ces propos sortis de leur contexte et qui ont probablement besoin d’être mieux expliqués. 
 
Que ceux qui sont de bonne volonté prennent la peine de relire mes propos, retranscrits avec plus ou moins de fidélité par la plupart des organes. Ils verront que ce qui est dit là, ne mérite pas les amalgames et autres extrapolations vues et entendues depuis 3 jours sur le net et dans certains quotidiens.
 
Oui, j’ai effectivement parlé de ‘’100 à 200 personnes qui commentent l’actualité ivoirienne’’. Peut-être aurais-je dû préciser ‘’…qui commentent régulièrement l’actualité ivoirienne’’, parce que mon propos en l’espèce ne concernait évidemment que ceux qui, par leurs écrits et interventions façonnent l’opinion, les blogueurs, les cyber activistes, les chroniqueurs politiques sur le net, etc. 
 
Je connais évidemment les chiffres d’internautes, de facebookers… en Côte d’Ivoire, là n’est pas la question, et je n’ai jamais imaginé que certains iraient jusqu’à me faire dire ‘’qu’il n’y a que 200 mécontents en Côte d’Ivoire’’. 
 
S’agissant de la surreprésentation des mécontentements sur les réseaux, je ne dis rien que ne connaissent tous ceux qui ont travaillé sur le sujet de la communication et sur la psychologie de l’homme, de façon générale. Ce que j’ai dit là est valable aussi bien en Côte d’Ivoire, qu’en France, aux Etats-Unis ou au Guatemala… Le dire n’est aucunement mépriser ceux qui se plaignent ou minimiser la souffrance que beaucoup subissent, loin s’en faut. 
 
Je voudrais ensuite rappeler le contexte de mes propos, qui est celui du point de presse d’après Conseil des Ministres, en réponse à un journaliste qui, après avoir cité un certain nombre de difficultés vécues par les ivoiriens a conclu en disant qu’il avait le sentiment que ‘’rien ne va’’.

Evidemment, ce journaliste est libre de penser cela. Mais alors, pourquoi me dénier le droit de dire que je ne suis pas d’accord avec lui. Oui, sans démagogie, sans faire de politique politicienne, et en conscience, je le redis ici, c’est une erreur de penser que ‘’rien ne va’’. 
 
Nous pourrions passer des heures à rappeler tous les changements qualitatifs que notre pays connait depuis 2011, mais je sais que cela ne sera entendu que par ceux qui le veulent bien, par ceux qui sont prédisposés à une écoute objective, sans passion. 
 
Je ne suis pas en train de dire que tout est parfait, que tout va bien, et je n’ai pas la naïveté de le penser. D’ailleurs, je ne connais pas un seul pays au monde où c’est le cas. Au cours du même point de presse, répondant à une autre question, je me suis attardé sur le fait que le Gouvernement était parfaitement conscient des difficultés vécues par les ivoiriens et qu’il mettait tout en œuvre pour traiter ces questions.

Je rappelle que parmi les priorités fixées par le Président de la République au Gouvernement, figurent clairement une meilleure redistribution des fruits de la croissance, l’amélioration continue des conditions de vie des populations, l’amélioration de la situation des femmes et des jeunes, etc. Et je sais par ailleurs avec quelle énergie les ministres concernés travaillent sur ces sujets. 
 
Certains disent que je suis dans ma bulle, coupé des réalités ivoiriennes ! En réponse et pour faire simple, je me contenterai de leur demander de se rendre sur mon profil Facebook brunokone.ci pour avoir un aperçu de mon activité de ces dernières semaines. 
 
J’ai été au contact des populations à Abidjan, Grand-Bassam, Bouaké, dans la région du N’zi, dans celle de la Bagoué, etc.), j’ai échangé avec des femmes, des jeunes, des étudiants, des chefs traditionnels… Au-delà, comme tout le monde, j’ai une famille, des amis et connaissances avec lesquels j’ai régulièrement l’occasion d’échanger.

Je lis la presse, je suis les réseaux sociaux… Je pense modestement pouvoir dire que je vis avec les ivoiriens, que je sais leurs difficultés, que je suis conscient qu’il reste encore beaucoup à faire, mais que je vois par la même occasion, l’extraordinaire transformation que notre pays connait depuis environ cinq ans. Ne nous laissons donc pas tromper par cette apparence de ‘’rien ne va’’.

Gardons un regard droit et lucide sur notre société et sur la marche de notre pays et évitons les raccourcis de la politique qui nous ont fait tant de mal par le passé. 
Bien cordialement.
 
Bruno Nabagné KONE