Accusés de détenir des armes et de commettre des exactions: les dozos se défendent

  • 14/02/2014
  • Source : Nord-Sud
Les dozos des dix communes, rassemblés, hier, à leur siège d’Abobo-derrière, rails par la voix de leur porte-parole, Ibrahima Camara, se sont désolidarisés d’un des leurs qui affirmait que les chasseurs traditionnels qu’ils sont se refusent à tout désarmement.

Les dozos présents dans les dix communes de la capitale économique ivoirienne ne se reconnaissent pas dans les propos tenus par Sory Dosso. Ce dernier, se réclamant de la confrérie a affirmé dans une interview accordée, mardi dernier, à nos confrères de Soir info, il y a si peu, que l’Etat ivoirien ne peut pas désarmer les chasseurs traditionnels.

Des propos jugés graves et défiants à l’endroit de l’autorité étatique, à en croire Ibrahima Camara, le chargé à l’organisation des dozos d’Abidjan. « Les dozos ne sont pas au-dessus de la loi. Ceux qui disent que l’Etat ne peut désarmer les dozos, ce n’est pas vrai. Qu’ils se disent qu’ils ne sont pas des dozos. Ils veulent saboter les dozos. Nous ne sommes pas d’accord avec lui», a-t-il indiqué.

Celui qui est par ailleurs conseiller du commandant Touré Moussa, président de la Confrérie des dozos de Côte d’Ivoire (Codozci), a souligné que ses confrères ne sont pas en marge, mais bien dans la République de Côte d’Ivoire et qu’ils n’entendent pas se substituer aux forces de l’ordre. «Nous ne voulons ni la place des policiers, ni des militaires, encore moins celle des gendarmes ou des Eaux et forêts. Nous sommes à la disposition de l’Etat », a précisé M. Camara.

Même son cloche pour Karim Doumbia, chef des dozos de Soubré, ville du sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Ce dernier qui faisait office de doyen à la rencontre d’hier, a défini la place de la confrérie dans la société ivoirienne. «Quand on dit dozo, il y a des gens qui prennent les dozos comme autre chose, les dozos sont des hommes honnêtes, sincères.

Les dozos ne tuent pas ; ils ne volent pas, ils ne mentent pas. Ce sont des chasseurs traditionnels qui viennent en aide à la population quand elle les sollicite », a-t-il recadré. Poursuivant, il a demandé au gouvernement d’aider le premier responsable national des dozos, Cdt Touré Moussa, à mettre de l’ordre dans leur rang.

Justement, ce dernier, qui était présent à la rencontre, a rappelé que ses camarades ne détenaient pas d’armes de guerre comme veut le faire croire certaines langues, mais bien des armes de fabrication locale. « Les dozos ne détiennent pas des armes de guerre. C’est archifaux ! Ce sont des armes de fabrication artisanale» a-t-il indiqué, avant d’inviter ses confrères à s’éloigner de la politique. « Les dozos ne font pas de politique. Que ceux qui s’adonnent à ce jeu, arrêtent ».
 
DM (stagiaire)