Accusé de violer l'embargo sur le diamant : Le Col Wattao explique tout

  • 24/04/2014
  • Source : L'Inter
Accusé dans le rapport de l'Onu d'exploiter du diamant à Séguéla, le Colonel Issiaka Ouattara alias Wattao, commandant en second du Centre de coordination des décisions opérationnelles (Ccdo) et de la Garde républicaine (Gr) a réagi.

 Il s'est d'abord dit surpris par un tel rapport, avant d'indiquer qu'il n'a rien à voir avec cette affaire. « Je me suis toujours tenu à l'écart du diamant et de l'or parce que leur exploitation envoit toujours des problèmes », a-t-il expliqué d'entrée. Pour lui, pendant la rébellion armée de 2002, il a reçu plusieurs fois la visite d'experts du processus Kimberley venus s'enquérir de l'état d'exploitation artisanale du métal précieux à Séguéla.

« Ces experts vivent toujours et ils peuvent témoigner. Avant moi, il y avait un commandant à Séguéla. Quand je suis arrivé, je me suis tenu loin des sites.
Aujourd'hui, ceux qui y sont, peuvent le témoigner. Il suffit d'y faire un tour. Les chefs de village et de communauté sont toujours en place. Si sous l'ancien régime au temps de la rébellion, je n'ai pas exploité de diamant, ce n'est pas aujourd'hui où tout est contrôlé par l'Etat et sous observation de l'Onuci que je le ferai. Jamais, je n'ai trempé dans une affaire d'exploitation de diamant 
», a-t-il signifié.

« Nous sommes dans une République. Ceux dont parle le rapport ne sont plus sous ma responsabilité. Ce n'est pas parce qu'ils ont été sous ma responsabilité qu'ils le sont aujourd'hui. Aujourd'hui, je dirige la Garde républicaine et le Ccdo (Centre de coordination des décisions opérationnelles, ndlr).
Et aucun de ceux-là n'est cité. Si chaque fois qu'un ex-soldat des ex-Forces nouvelles (ancienne rébellion, ndlr) qui était mon élément est impliqué dans une affaire et qu'on doit m'accuser, je crois que tous les jours, je serai cité. Parce que les ex-combattants qui se prévalent du titre d'anciens éléments proches d'un tel sont nombreux.
Souvenez-vous que certains, que nous avons radiés de nos effectifs et devenus braqueurs sont traqués et arrêtés. Dans ce cas, on dira qu'ils sont sous les ordres de Wattao. C'est trop facile ça ! 
», a-t-il expliqué.

Pour lui, ces rapports ne reflètent toujours pas la réalité. En témoigne, selon lui, un rapport décrié par le président Alassane Ouattara lui-même. « Souvenez-vous du rapport dans lequel il était fait mention de corruption, par les autorités ivoiriennes, de mercenaires libériens. Le président de la République avait protesté contre ce rapport, le jugeant mensonger et léger.
Pour ma part, je proteste ! Le rapport est léger et se base sur des éléments subjectifs. Parce que des gens qui étaient sous les ordres de Wattao sont impliqués dans une affaire, on accuse directement Wattao. C'est une déduction trop facile. Un ancien élément de Wattao n'est pas un élément de Wattao 
 », a-t-il fait savoir.

Issiaka Ouattara a invité les experts onusiens à approfondir leurs enquêtes en prenant le soin de vérifier les informations qu'on leur communique. Car, a-t-il indiqué, ceux qui leur fournissent ces informations peuvent les manipuler pour une raison ou une autre. « Pour ma part, je continue la mission qui m'a été confiée. Celle de protéger les populations contre le grand banditisme. C'est ce qui est important  », a-t-il conclu.