Abéhi et Dibopieu transférés au camp pénal de Bouaké.

  • 28/04/2014
  • Source : L'Inter
C'était annoncé, et c'est effectif depuis le vendredi dernier. L'ex-commandant du Groupement d'escadron blindé (Geb) de la Gendarmerie nationale, Jean-Noël Abéhi, et le président du mouvement patriotique, Solidarité africaine (Soaf), Jean-Yves Dibopieu, séjournent désormais au camp pénal de Bouaké.

Ils y ont été conduits le vendredi dernier dans l'après-midi, indiquent nos sources bien au fait du dossier, et qui se veulent formelles. Rénové et inauguré récemment par le ministre de la Justice, des droits de l’homme, et des libertés publiques, Mamadou Gnénéma Coulibaly, le célèbre pénitencier de Bouaké est réputé pour être le plus pénible univers carcéral de la Côte d’Ivoire.

Une gigantesque bâtisse érigée au cœur de la savane, destinée à accueillir les bandits de grand acabit avec des mesures de sécurité renforcées. C'est désormais le lieu de détention de ces deux membres actifs sous l'ancien régime dirigé par Laurent Gbagbo.

D’Abidjan à la capitale du centre, le voyage n’a pas été des plus paisibles. Au niveau du village de Singrobo, à environ 145 km d'Abidjan sur l'autoroute du nord, les deux véhicules de type 4X4 neufs, affrétés  pour leur transfèrement et escortés par un véhicule de la police nationale, ont manqué de peu de provoquer un drame.

Nos sources apprennent qu'à la suite de la crevaison d'une roue du véhicule transportant le leader de la Soaf, Dibopieu, celui dans lequel se trouvait le commandant Abéhi a fait une sortie de route pour éviter d'entrer en collision avec le véhicule qui le précédait. Des témoins parlent de plusieurs tonneaux, mais sans grand danger. Pas de pertes en vie humaine, ni de blessé.

Cet accident qui a freiné le convoi dans sa progression vers Bouaké, a attiré des riverains sur le site. Les policiers qui assuraient la sécurité du convoi, ont aussitôt dressé un périmètre de sécurité, le temps de faire le point et reprendre la route. Après cette étape malheureuse, le reste du parcours s'est déroulé sans problème, et dans la pure discrétion.

Il faut souligner que dans le courant du mois de mars dernier, à travers l’internet, les réseaux sociaux ont à tort ou à raison, fait des révélations sur les lieux et conditions de détention de Charles Blé Goudé, le leader de la galaxie patriotique et de Jean Yves Dibopieu.

Des images de ces détenus, qui ne les présentaient pas sous leur meilleure forme, ont jeté un pavé dans la mare déjà tumultueuse du paysage politique Ivoirien. Elles n’ont pas manqué d’exaspérer l’actuel pouvoir, qui a fini par livrer le président du Cojep à la Cour pénale internationale (Cpi).

Quant à ses co-détenus, Dibopieu et Abéhi, ils ne prendront pas l'avion pour La Haye, mais seront convoyés au camp pénal de Bouaké. Notons que ces pro-Gbagbo ont été arrêtés au Ghana le lundi 04 février 2013, puis extradés en Côte d'Ivoire le lendemain 05 février 2013. Ils attendent de répondre des faits qui leur sont reprochés devant les tribunaux ivoiriens.