A 3 ans de la présidentielle 2020 : Soro sort ses griffes

  • 13/07/2017
  • Source : linfodrome.com
A trois ans de la prochaine élection présidentielle, Guillaume Soro a décidé de se positionner comme un sérieux prétendant au fauteuil présidentiel. Comme le jeune président français, Emmanuel Macron, qui semble être son modèle, il donne l'impression de vouloir désormais s'émanciper de l' "appareil classique de pensée" qu'est le Rassemblement des républicains( Rdr).

Une velléité de désapparentement dont le signe le plus éloquent est, sans aucun doute, la sortie officielle du mouvement politique, l'Union des Soroistes (Uds), le samedi 8 juillet 2017. A l'occasion, ceux qui portent ce projet n'ont guère fait mystère de leur proximité voire de leur attachement à la personne du président de l'Assemblée nationale. On a ainsi vu des visages connus pour être de l'entourage de Soro, affirmer leur adhésion à ce mouvement politique, qui n'est pas sans rappeler " En Marche !" d'un certain Emmanuel Macron. Il n'est donc pas inexact de voir l'ombre du président de l'Assemblée nationale derrière ce creuset des Soro-compatibles.

En suscitant cet instrument politique, Soro décide de se démarquer du parti politique dans lequel il s'était dissous après avoir dissous l'aile politique de l'ex-rébellion. Mieux, il entre en "rébellion" contre ce parti en fustigeant, par la voix de ses proches, ses manœuvres visant à le briser politiquement. De fait, les animateurs de l'Uds ont tiré à boulets rouges sur le Rdr, leur parti. En des termes peu amènes, ils ont dénoncé "l'exclusion" et la "persécution" dont Soro serait victime de la part dudit parti. Ils ont volé dans les plumes du leader du Rdr, Alassane Ouattara, comme jamais aucun cadre du parti au pouvoir n'a osé le faire jusque-là. C'est dire si la guéguerre entre les partisans de Soro et ceux se réclamant de ses adversaires a atteint un point critique. Au point que, pour bien des observateurs, cette défiance à l'égard du "père" est révélatrice de la volonté désormais affichée par Soro et ses partisans de se "rebeller" contre l'ordre ancien.

Au-delà des flèches décochées contre des "néo-Alassanistes", les Soroistes ont également voulu passer un message fort à travers le défi de la mobilisation qu'ils ont relevé. Ils auraient voulu faire de cet événement une démonstration de force, qu'ils ne s'y seraient pas pris autrement. En réussissant ce joli coup, Soro semble dire à ses contempteurs qu'il a du monde derrière lui. Et dire que nombre des visages, notoirement connus pour être de son bord, étaient absents à la cérémonie. Par ailleurs, contrairement à ce que laissait entendre le président du Pdci, Henri Konan Bédié, le président de l'Assemblée nationale semble se préparer pour les échéances électorales prochaines. L'un de ses lieutenants, qui intervenait à la cérémonie de samedi dernier, n'a-t-il pas exhorté les Soroistes à aller sur le terrain recruter des Ivoiriens possédant une carte d'identité et...une carte d'électeur ?

Tout est donc dit: Soro n'entend pas attendre 2030, comme croit savoir le président du Pdci. Face à cette intention, désormais affichée...